La République du Centre | 04.04.2023
Saint-Jean-de-Braye | Des nouveautés et une surface doublée pour le parc des Longues-Allées
À l'issue d'une année de chantier, l'extension du parc des Longues-Allées a été inaugurée samedi, lors d'une journée festive et riche en animations.
Après une année de travaux, c’est sous la présidence de Vanessa Slimani, maire, accompagnée d’Anne Gaborit, vice-présidente du conseil départemental, d’élus du conseil municipal, de responsables de services et de nombreux Abraysiens, qu’a eu lieu l’inauguration de l’extension du parc des Longues-Allées, samedi.
Un événement très attendu de la population, l’aboutissement d’un projet de longue date, dont l’objectif était de doubler sa superficie initiale (de 6,5 à plus de 12 hectares) et qu’il devienne un espace culturel, de détente et de loisirs privilégié pour toutes les générations.

Indispensable de préserver cette biodiversité
Avant 2008, les terrains sur lesquels nous nous trouvons étaient fléchés comme constructibles dans le Plan local d’urbanisme. Compte tenu de sa situation idéale, en cœur de ville et au bord de la Loire, imaginez un peu l’appétit des promoteurs immobiliers pour urbaniser le site ! Déjà déterminés, au côté de David Thiberge, à faire de Saint-Jean-de-Braye une ville jardin durable, entre Loire et forêt, nous avons décidé d’acheter ses terrains et de modifier leur destination pour les rendre non constructibles, afin de préserver ce site en limite du parc des Longues-Allées ”, a rappelé la maire.

En 2018, la collectivité décidait d’agrandir le parc, d’autant que l’inventaire de la biodiversité communale mettait en avant la richesse de la faune et de la flore sur ce site.

Dans notre démarche de ville en transition, et de territoire engagé pour la nature, il était indispensable de préserver cette biodiversité, de favoriser l’installation de milieux humides et de planter de nouveaux arbres. »

Des nouveautés à découvrir
Le montant des travaux s’élève à 983.778 euros, pour lesquels la Ville a reçu plusieurs subventions: 43.200 euros du Département pour la phase d’étude, 163.650 euros pour les travaux, et 5.976 euros de la Région pour l’installation de panneaux pédagogiques.



Dans cette extension du parc, les Abraysiens prendront plaisir à découvrir quelques nouveautés : des entrées rue Malvoisine et avenue Joseph-Soulas ; un city-stade, un parcours sportif en bois, un nouveau parking, un espace réservé à la distribution de paillage et de compost, un rucher pédagogique, un espace d’éco-pâturage et cinq panneaux pour valoriser et expliquer la biodiversité. Une partie du parc a été laissée intacte afin de conserver un espace préservé pour la biodiversité. Le parc est reconnu comme refuge LPO.

Les plantations en chiffres : 74 arbres d’ornement (érables, frênes, chênes, tilleuls, sorbiers, ormes, noisetiers) ; 61 arbres fruitiers (noyers, pommiers, poiriers) ; 43 arbres en cépées (érables, aulnes, merisiers, saules) ; 1.500 arbres en jeunes plants, 355 pieds de vignes et 7.886 vivaces.



 
Design-moi un territoire | Avril 2023
Rencontre
avec
Sylvain Grisot
Sylvain Grisot est urbaniste et fondateur de dixit.net, une agence de conseil et de recherche urbaine résolument engagée pour les transitions de la fabrique de la ville. Conférencier, enseignant et chercheur, il invite les acteurs de la ville à faire la transition pour une ville frugale, proche, résiliente et inclusive.
DMT (Design moi un Territoire) : Sylvain, tu es Nantais, urbaniste, prof en fac, essayiste, animateur d’un blog “ dixit.net ”, très actif sur LinkedIn, etc… et c’est justement par le biais de tes écrits que nous nous sommes rencontrés. La première chose qui nous a marqués, c’est ta propension à utiliser la fiction pour raconter les femmes et les hommes, leurs villes et nos enjeux environnementaux. Peux-tu nous dire pourquoi tu es attaché à cette figure de style ?

S.G. Tout individu a besoin d’imaginaire, d’avoir des désirables dans tous les champs de sa vie. La fiction est ce qui nous permet de les traduire, c’est le propre de chaque être humain. En ce qui nous concerne, elle permet de raccorder des points entre des idées qui, sans elle, pourraient apparaître isoler les uns des autres.
Sans prétendre maîtriser cet art, la fiction n’est pas une fin, c’est un moyen au service de mon argumentation. A moi, ça me parle ; et, avec l’expérience, je me suis rendu compte que cela parlait aux autres ; je l’utilise donc dans mes écrits, mes conférences pour m’aider à porter les messages auxquels je crois sur la fabrique de la ville. Je pense qu’on devrait prendre le temps et se mobiliser pour maîtriser ces outils-là qui sont d’abord les outils du dialogue. Or quand on participe à la fabrique de la ville, on fait avec les autres et donc on a besoin de se comprendre. La fiction est un bon outil pour alimenter ce dialogue.

DMT : Dans ton “ Manifeste pour un urbanisme circulaire ”, tu démarres avec le témoignage le 23 janvier 2032 du Maire de Saint Gonchain. C’est une note optimiste - c’est suffisamment rare pour être souligné - dans laquelle il raconte comment tout a commencé pour lui il y a 12 ans (en 2020) lorsqu’on a pris conscience de la valeur des terrains agricoles… Tu peux continuer et nous dire pourquoi tout part de là ?

S.G. Il fallait un choc, une crise. C’est vraiment une figure de style dans cette histoire. Quand on est “ faiseur de ville ”, on regarde souvent les espaces agricoles comme une forme de blanc, de vide - parfois poliment on met du vert sur les PLU - mais globalement c’est une forme de terra incognita, une terre inconnue qu’on peut conquérir et qui ne coûte rien car on n’enlève rien, on ne retranche rien. Alors qu’évidemment, lorsqu’on s’étend sur un espace agricole, on supprime beaucoup de choses : de la biodiversité, du paysage… mais surtout une capacité agro-alimentaire, une capacité à vivre tout simplement.
On a segmenté le monde de la fabrique de la ville du monde agricole. Il est plus que temps de revenir en arrière, de faire des projets de territoire qui recoupent les deux, et celui de la biodiversité. Ce sera notre capacité à travailler le VIVANT dans sa globalité et de façon coordonnée qui nous permettra d’entrevoir des solutions face aux enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Le sol agricole est un prétexte pour parler d’une démarche globale et j’aurai pu commencer par autre chose ; d’ailleurs, je suis en train d’écrire une autre histoire qui commence par une grande vague sur le littoral français et qui fait découvrir aux français, notamment à des élus locaux, que les réfugiés peuvent aussi être de chez nous.

DMT : Dans les faits, nous sommes encore loin d’une réflexion globale et les sols agricoles continuent d’être une variable d’ajustement dans la fabrique de la ville.

S.G. Le monde agricole, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en 70 ans, a vécu une réorganisation en profondeur. Cela a eu pour conséquence des gains de productivité extrêmement importants et le sentiment qu’on pouvait toujours produire plus.
La réalité est très différente depuis le début des années 2000 en France, avec un tassement de la productivité et donc de notre capacité à toujours réduire les surfaces exploitables sans remettre en cause, à terme, notre indépendance alimentaire. Ça doit nous amener à stopper le morcellement des sols et donc interroger nos pratiques en termes de gestion du foncier, du droit, du statut locatif des agriculteurs…
Or, le seul moment où la pratique agricole rencontre la fabrique de la ville, c’est lorsqu’on décide d’urbaniser des terres arables et qu’on les négocie ou les exproprie. Il y a création de valeur massive qui compense quelque part notre incapacité à bien payer nos agriculteurs, leur offrir une retraite décente et qui est devenu un élément structurant de l’économie agricole, une part significative du PIB de cette activité. C’est loin d’être anecdotique – même si cela reste dur à mesurer - mais surtout, cela s’est inscrit dans nos habitudes, presque dans notre droit.
Dans le manifeste[1], j’évoque un échange entre un expert immobilier et un agriculteur, le premier expropriant le second pour la seconde fois… A la fin de la discussion, l’agriculteur demande à l’expert s’il est au courant d’un projet de déviation autoroutière près de Arles, parce qu’il se dit que ce serait peut-être bien de s’installer là-bas. Cet expert immobilier c’est mon grand-père.
En fait, aujourd’hui et contrairement à ce que l’on pourrait croire, on n’est pas forcément mal reçu lorsqu’on vient négocier un foncier ; on est même parfois accueilli par un coup à boire et on repart avec la carte de visite de l’avocat parce que tout ça est bien organisé.
On a donc perdu collectivement le vrai sens de la valeur des terres ; ce n’est ni la faute du monde agricole, ni celle du monde de l’urbanisme. C’est une machine qu’on a créée dans les années 70 et qui s’est complètement emballée. On est tous responsable de ça et c’est collectivement que nous devons faire le chemin inverse.

DMT : Depuis la loi Climat Résilience (2021), l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) est entré en application. Et tu as montré que chaque nouvel habitant sur un territoire est à l’origine d’une nouvelle surface artificialisée y compris chez les plus volontaires. Dans une tribune publiée dans le Monde en Décembre 2022, tu évoques les difficultés à la mise en œuvre : “ La Fabrique de la ville est droguée au sol agricole comme notre économie l’est aux énergies carbonées, et le sevrage est difficile ”. Dès lors, quelles sont pour toi les premières choses à faire ?

S.G. Dans les 10 années à venir, la moitié des agriculteurs cessera son activité ! Il y a donc urgence d’agir. Si tout n’est pas parfait, il y a de nombreuses initiatives publiques et privées… qui à côté des SAFER tentent d’apporter des réponses à cet enjeu de préservation des terres cultivées. C’est le cas de l’association Terre de Liens, de la Foncière agricole Occitanie, FErme en ViE… qui vont sortir un certain nombre de sols du marché, en particulier dans le péri-urbain, et les faire basculer sur une agriculture bio et paysanne.
Si ça pose donc des questions d’ordre général et législatives avec l’appel répété à une nouvelle loi foncière, pour nous professionnels, des cadres existent déjà : les SCoT, les PLU qui doivent devenir de vrais outils à la fois de planification urbaine et agricole avec un vrai diagnostic agronomique au travers duquel on qualifie la nature des sols, leur capacité à produire, leur importance finalement sur l’activité agricole elle-même ; et non plus comme simplement cette fameuse zone blanche.
Donc, à côté des initiatives ayant pour objet la maîtrise foncière, cela passera par le développement de zone de protection stricte de l’usage agricole ; on a les outils, il n’y a plus qu’à les déployer !

DMT : C’est ce qu’appelle de ses vœux Jean Viard[2] lorsqu’il demande à “ sanctuariser l’espace agricole ” ? C’est aussi en quelques sortes l’objectif du ZAN ?

S.G. Que ce soit au travers des propos de Jean Viard ou du ZAN, finalement, on crée une forme de pénurie artificielle sur cette « matière première » de la fabrique de la ville qui est le foncier agricole. C’est nécessaire et, malheureusement, il faut en passer par la réglementation afin de changer les comportements ; mais la question n’est pas tant d’appliquer le ZAN dans sa version light de la première décennie ou à l’horizon 2050 avec un 0 que de se dire comment on déploie des solutions alternatives à l’étalement urbain pour répondre à nos besoins : besoins de croissance, d’accueil de nouveaux habitants, de logements sociaux, d’emplois, économique… et, partout, des besoins d’adaptation aux changements climatiques, de résilience,… Même sans croissance, il faut transformer l’espace urbain en changeant nos façons de faire, axées très majoritairement, depuis plus de 50 ans, sur la construction neuve.
C’est ce que je propose avec l’“ urbanisme circulaire ” : généraliser des alternatives à la construction de la ville et ralentir, arrêter certaines pratiques. Je préfère parler de sobriété foncière qui s’applique à la ville qui est déjà là, ville qu’on continue à fabriquer mais pas comme d’habitude.

DMT : Ce sont tes 3 boucles alternatives à la consommation de nouveaux sols ?

S.G. En fait maintenant, il y en a 5 : 4 boucles principales, les plus courtes étant les plus efficaces. Elles portent aussi principalement sur le bâtiment :
- La 1re, c’est l’intensification des usages : ne pas construire et mieux utiliser nos bâtiments existants. Est-ce que pour répondre à nos besoins, on a besoin de construire ou plutôt jouer sur les temps d’occupation ? Comment mieux utiliser un équipement ? Les immeubles vacants, vacance qui explose en particulier dans les bureaux ?
- La 2de, c’est éviter de déconstruire et donc comment transformer les bâtiments. Parce que déconstruire, ce sont d’abord des déchets, puis des constructions neuves et toutes leurs conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre… Donc, comment préserver l’essentiel d’un bâtiment ? Sa structure ? La transformer pour pouvoir aussi changer d’usage ?
Et quand on ne peut pas mettre en œuvre ces 2 boucles, on fait du neuf mais dans la ville déjà là avec :
- La densification (3e boucle) : construire dans des espaces libres
- ou le recyclage (4 e boucle) : Démolition-reconstruction
Soit 4 boucles qui sont des alternatives à la consommation de nouveaux sols dans la périphérie ; et enfin, la 5e boucle qui est une boucle retour, de renaturation : le retour d’usages urbains vers des usages agricoles ou naturels.

C’est une série de pratiques qui sont tout à fait courantes ; je les ai juste traduites en mot et dans un cadre de pensée global. Et je sais que ce n’est pas simple, que c’est complexe à mettre en œuvre notamment parce qu’elles remettent en cause des processus industriels que l’on a optimisé ces dernières décennies. C’est la ville complexe ; on sort de la ville simple sans pour autant que ce soit innovant parce que ça existe. La vraie question, c’est comment ça devient la normalité de la fabrique de la ville ?

DMT : A l’heure où il est habituel – presque d’usage – de mettre la responsabilité sur les élus locaux et leurs pratiques passées, toi tu reconnais leur rôle « pivot » dans les changements de paradigmes nécessaires à la construction de la ville. Comment les soutenir pour être efficace ?

S.G. Élus, citoyens et professionnels, nous formons une espèce de ménage à trois. Si nous ne sommes pas obligés d’être du même avis tout le temps, nous avons besoin de nous accorder sur les questions. Y parvenir serait déjà pas mal !
Par exemple, sur le ZAN ou sur la moindre opération de densification, souvent on va s’engueuler sur le “ papier peint ”, le nombre d’étages… par contre, jamais ou rarement, on discutera de la nécessité de construire : C’est pour qui ? C’est pour quoi ? Est-ce que pour répondre à ces besoins il faut en passer par la construction ? Est-ce qu’il est opportun de construire à cet endroit-là ? ... Si on était logique, ce n’est qu’après qu’on devrait se poser la question : est ce qu’il faut construire comme ça ?
Pour les aider, entre professionnels et avec eux, en dialogue avec les citoyens, il faut qu’on parle de la fabrique de la ville : comment on fait ? Comment ça marche aujourd’hui et en quoi ce n’est pas raccord avec les enjeux du siècle ? Qu’est ce qui doit changer ?
C’est pour ça que j’ai coproduit, proposé puis “ open sourcé ”, un jeu “ la fresque de la ville ” avec pour objectif principal de mettre autour de la même table des professionnels, des élus avec leurs techniciens, des citoyens avec des élus, … un peu toutes les combinaisons entre les silos, les strates institutionnelles, les différentes casquettes, … pour que les gens se parlent de sujet qu’on aborde jamais : comment on fait nos villes, les espaces qui déterminent globalement tous les aspects de nos vies et puis in fine notre bilan carbone, et notre capacité à survivre . Donc déjà posé clairement leurs idées, c’est les aider.
Mais c’est aussi accompagner un changement de rôle où on passe du maire décideur - scénario A, B ou C, Oui/non au projet, … - à des élus locaux dont la mission première devient d’animer ce débat démocratique local qui doit être réactivé.
Ce n’est plus l’époque où on a besoin d’avoir quelqu’un qui décide, celle du maire bâtisseur… Je passe de plus en plus de temps dans des cercles d’élus à huis clos. On voit bien que les enjeux ne sont pas compris, ne sont pas maîtrisés y compris dans des groupes d’élus homogènes, élus sur le même programme. Souvent, c’est parce que les choses ne sont pas regardées à la bonne échelle, que la complexité de l’interdépendance des sujets traités n’est pas comprise. La fabrique de la ville c’est à la fois une problématique agricole, une problématique de mobilité, des enjeux climatiques, de biodiversités, démographiques, etc…
Ce ne sont pas des sujets les uns à côté des autres ; c’est tout ça en même temps. Il n’est donc plus nécessaire de décider rapidement, mais plutôt d’avoir des vrais processus de décision au bout desquels on décide de faire ou de ne pas faire, d’ajuster…
Aujourd’hui, on continue de vouloir aller vite ; au bas mot, on s’engueule, on part au contentieux… et à la fin on ne fait pas !
Et si on prenait plus de temps à faire les projets qui sont nécessaires en se posant les vraies questions autour de processus démocratiques et de dialogues locaux pour lesquels on a plus besoin d’arbitres que de buteurs, qui jugulent et rendent possible ce dialogue-là … et le jour où on arrive à avoir des débats relativement apaisés qui aboutissent sur les enjeux de densification de la ville, globalement on aura fait le plus dur des transitions qui nous restent à faire. Après changer de carburant dans les bagnoles, ce sera de la rigolade.
C’est en ça, où, nous professionnels, on doit aider les élus.

DMT : VERDI, comme tu le sais, ce sont un doux mélange d’ingénieurs en bâtiment, en aménagement, d’hydrauliciens, de géographes, d’écologues, d’urbanistes… S’ils ont envie d’aller plus loin, nous leur proposons la lecture de tes essais et de s’abonner à ta lettre. Et toi, qu’as-tu envie de leur conseiller ?

S.G. Juste regarder au-dessus de l’épaule du voisin ; je pense que c’est ça qui est important. On a besoin d’hyper généralistes qui sont en capacité d’animer ces projets, de faire la mise en dialogue… ce n’est pas nécessairement le rôle de chacun ; on a aussi besoin d’hyper spécialistes, de métiers qui existent et qui sont complexes aujourd’hui : ça va de la connaissance d’une structure béton des années 80 à l’écologie urbaine.
Chacun a besoin de faire un pas de côté et de regarder ce qui se passe autour, non pas pour changer de métiers mais pour mieux comprendre dans quel processus on s’insère, sortir de son champ isolé et mieux avancé.
C’est la grande chance des structures comme les vôtres, dans lesquelles il y a beaucoup de gens, beaucoup de métiers ; on peut parler de pluridisciplinarité, voire de transdisciplinarité. C’est complexe à animer, cela demande à chacun de se repositionner en permanence, d’apprendre et d’avancer. L’interne doit permettre de prendre des risques, de douter, en tous cas d’aller voir l’autre et de poser parfois des questions naïves. Autant en profiter pour apprendre de l’autre.
Je n’ai pas de leçon à donner à quiconque, mais je sais que pour moi, dans mon parcours, ça a été à la fois formateur et surtout passionnant.


[1] « Manifeste pour un urbanisme circulaire ; pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville », Sylvain Grisot aux Editions Apogées - 2021
[2] Sociologue Français
Construction21 | 03.04.2023 | Eric Larrey
Ilots de chaleur urbain : Montréal, Baltimore, Bruxelles et Genève
Diverses méthodes sont utilisées pour identifier les îlots de chaleur urbains à travers le monde : température de sol, modèles microclimatiques…  Cette petite étude vise d’une part à comparer notre approche, basée sur l’Indice de Confort Thermique Usager, avec les approches plus classiques de thermographie et de microclimatique et d’autre part à étudier sa mise en œuvre à différentes latitudes et longitudes, hors du territoire français où la méthode a été mise au point. Quatre sites ont été étudiés : Montréal, Genève, Bruxelles et Baltimore.
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L’Écho Républicain | 29.03.2023
Lèves | Offrir un cadre de vie agréable aux usagers
La rue de Bailleau rénovée a été officiellement inaugurée, hier, par le maire de Lèves, Rémi Martial, en présence de Christophe Le Dorven, président du Conseil départemental, et de Christian Paul-Loubière, premier vice-président de Chartres Métropole, des maires des communes environnantes, des élus, des entreprises et des habitants de la rue de Bailleau et des rues adjacentes.


Une importante rénovation
Cette rue très symbolique d’1,2 km a fait l’objet d’une importante rénovation entre juin 2021 et fin 2022. “ Des travaux en profondeur ont été menés. La réflexion sur ce projet avait démarré en 2018, en concertation et en accompagnement financier et d’ingénierie avec Chartres Métropole et le Département ”, a indiqué le maire, rappelant les principales étapes : études, diagnostic, consultation des habitants, sécurisation de l’avenue de la Paix avec la création d’un giratoire semi-franchissable, enfouissement des réseaux secs, requalification et restructuration de la voirie, reprise des trottoirs, aménagements de stationnements, mise en place d’une circulation douce pour piétons et vélos.


“ L’objectif de ces travaux est d’offrir un cadre de vie agréable aux usagers en assurant leur sécurité et leur confort. Des aménagements restent à apporter. Nous restons à leur écoute. ”

Christian Paul-Loubière a rappelé “ la solidarité financière et technique de Chartres Métropole pour accompagner de tels projets. L’agglomération investit 12 millions d’euros par an pour les habitants de son territoire. ”
“ Cinq ans, c’est long, mais c’est le prix de la concertation ”, a conclu Christophe Le Dorven en saluant le travail de l’équipe municipale pour “ mener à bien ces projets de dynamisation de la ville en maintenant le budget et en baissant les impôts. ”



Ces travaux atteignent près d’1.800.000 €, avec l’aide de Chartres Métropole (471.000 €) et du Conseil départemental (341.000 €).
Vududoubs.fr | 27.03.2023
Eau : le Doubs poursuit ses actions - Soutien aux projets locaux
Depuis 2018, 892 projets de collectivités locales ont été soutenus par le Département pour un montant total de 24,5 millions d'euros.
Assainissement
À Soye, le Département a aidé la Communauté de communes des deux vallées vertes (CC2VV) à hauteur de 193 263 euros pour la construction en 2020 d’une nouvelle station d’épuration de type filtres plantés de roseaux, contribuant à une amélioration de la qualité des eaux du ruisseau.



Eau potable
Le Département a aidé, à hauteur de 625 000 euros, des travaux d’interconnexion de réseau d’eau potable entre deux syndicats d’eau (SIEHL et SIAEP du plateau des Combes), à Fuans et Fournets-Luisans. Objectif : sécuriser l’alimentation en eau potable du secteur en apportant l’eau de la Haute-Loue au plateau des Combes, un secteur qui connait des difficultés lors des sécheresses à répétition de ces dernières années.

Restauration des cours d’eau
Le Département a participé au reméandrement en 2021 du ruisseau du château à Soye dans le cadre du Contrat de rivière. Le principal objectif était d’améliorer la qualité physique du cours d’eau, fortement dégradée, pour un gain en termes de ressource en eau et de niveau de la nappe, de régime thermique, et de capacité d’accueil pour la faune et la flore aquatique et terrestre. Un dossier porté par l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Saône et Doubs par délégation de la CC2VV.


Le Moniteur | 24.03.2023
Extension du tribunal judiciaire de Bobigny
Pour regrouper sur un site unique les différents services et améliorer les conditions de travail, l'extension accueillera le pôle pénal, le tribunal pour enfants et un nouveau dépôt aux capacités triplées.
Le projet. Il réinterprète les codes classiques - frontalité, symétrie et colonnade -, dans une forte symbolique architecturale. Un large volume en triple hauteur baigné de lumière zénithale directe accueille le public et distribue les salles d’audience via la salle des pas perdus. Dans un décor de bois accueillant et paisible, les bureaux, eux, sont organisés en anneau au-dessus d’une verrière éclairant les espaces du socle, ce qui assure une parfaite séparation des fonctions. La conception bioclimatique intègre des stratégies de régulation thermique passives et fait la part belle à la transparence vitrée et aux espaces végétalisés, notamment autour du vaste parvis ouvert de plain-pied sur la ville.



Opération : extension du tribunal judiciaire de Bobigny. Maître d’ouvrage : Agence publique pour l’immobilier de la justice - Apij (Le Kremlin-Bicêtre). Programmistes : Arep et Verdi (Paris). Bureau de contrôle : BTP Consultants (Montigny-le-Bretonneux). Equipe lauréate : PCA-Stream, Philippe Chiambaretta, architecte mandataire (Paris) ; ETE, BET façade (Lille) ; Atelier H.Audibert, concepteur lumière (Paris) ; La Compagnie du paysage, paysagiste (Paris) ; Ingérop Conseil et Ingénierie, BET technique et maître d’œuvre d’exécution (Rueil-Malmaison) ; Khephren Ingénierie, BET structure (Arcueil) ; Bureau Michel Forgue - BMF, économiste (Apprieu) ; Avel Acoustique, acousticien (Paris) ; Atmos Lab, BET environnement (Londres, Royaume-Uni) ; Cronos Conseil, consultant sûreté (Paris) ; Mott MacDonald, consultant programmation (Paris) ; Artelia, BET réemploi (Saint-Ouen-sur-Seine) ; CSD & Associés, CSSI (Paris). Surface : 20 000 m2 de surface de plancher (SP) pour l’extension neuve. Estimatif travaux : 78,85 M€ HT. Lauréat du concours : janvier 2023. Calendrier prévisionnel : études, 2023-2024 ; consultation des entreprises, 2024 ; travaux 2025-2026 ; livraison, 2026.


La Voix du Nord | 18.03.2023
Douai adopte son nouveau plan local d'urbanisme
Après huit ans de procédure, les élus du conseil municipal ont adopté le nouveau plan local d'urbanisme (PLU) de la commune, vendredi soir. Le document qui fixe les règles d'urbanisme applicables à Douai sera exécutoire dès le 23 mars et consultable sur internet.
C’est fait. Avec trois votes (les voix du Rassemblement national) et neuf abstentions (François Guiffard et huit élus du groupe “ Douai dynamique et durable ”), le nouveau plan local d’urbanisme de Douai a été adopté par 25 élus de la majorité municipale (Guy Caruyer, agriculteur sur la commune, n’a pas pris part au vote). Le scrutin a mis fin à huit ans de procédure, la révision du PLU ayant été lancée en février 2015.

En juin, le conseil municipal avait arrêté le futur règlement d’urbanisme de la ville (https://ww.lavoixdunord.fr/1194719/article/2022-06-18/douai-le-nouveau-plan-local-d-urbanisme-sera-executoire-dans-six-mois), rédigé autour de quatre axes stratégiques : la préservation du cadre de vie et de l’environnement, la revitalisation du cœur de ville et des centres des quartiers, la connexion de la ville et de ses faubourgs, l’ancrage des habitants. Pour faire simple, selon un zonage précis, à l’échelle d’un quartier, d’un secteur ou d’une parcelle, le texte précise ce qu’il est possible de faire en matière de construction ou d’aménagement. Il définit quel immeuble d’habitation peut être construit, quel commerce ou service peut s’implanter, etc.

Consultable sur Géoportail
Depuis, le document a été soumis à l’avis de l’État, du Département, de Douaisis Agglo, du syndicat mixte du ScOT et des différents organismes compétents notamment en matière d’environnement. Le texte et des annexes ont aussi été mis à disposition de tout un chacun, lors de l’enquête publique qui s’est déroulée en novembre et décembre de l’an passé lors de laquelle des réunions de concertation ont été organisées dans les quartiers de Douai et cinquante-sept avis ont été recueillis.
Voté, le PLU douaisien sera mis en ligne sur le site Géoportail (geoportail.gouv.fr) jeudi 23 mars. Dès cette date, il sera exécutoire. Mais il sera également soumis au contrôle de légalité du préfet qui a un mois pour, éventuellement, le retoquer. Le texte cesse alors de s’appliquer, le temps que le juge administratif se prononce. Les autres citoyens ont deux mois pour contester, mais ce recours devant le tribunal administratif n’est pas suspensif. Passé ces délais, s’il n’est pas contesté, le PLU est définitivement adopté.

Les oppositions soulèvent la problématique du logement
Pour attirer plus d’habitants, le PLU mise sur la requalification de friches et la construction d’environ 2 000 logements d’ici 2030. “ Vous sortez la baguette magique : plus de logements égale plus d’habitants, mais ce n’est pas si simple ”, critique Coline Craeye (Douai dynamique et durable) qui s’interroge sur le type d’habitat et l’appauvrissement de la population. “ Ce qui manque, c’est une réflexion sur la mixité sociale de notre ville ”, approfondit son colistier Franz Quatrebœufs. “ Le PLU ne va pas régler l’ensemble des problèmes, d’autres travaux vont le compléter ”, répond Stéphanie Stiernon, adjointe à l’urbanisme. Une étude de l’attractivité résidentielle (https://www.lavoixdunord.fr/1291690/article/2023-01-22/quels-projets-et-domaines-seront-prioritaires-douai-en-2023) doit ainsi être prochainement rendue.

“ Vous allez augmenter la vacance de logements. Le risque, c’est les prix s’effondrent ”, redoute de son côté Thibaut François (Douai plus belle, plus propre, plus sûre). “ Ce n’est pas la ville qui construit mais des promoteurs qui n’y vont pas au doigt mouillé ”, retorque le maire, qui concède toutefois que la constriction de logements entraîne de la vacance dans l’ancien. “ Il faut qu’on travaille sur les deux : la rénovation de l’ancien et la construction du neuf. ”

L’arrêt de la règle qui implique qu’une place de stationnement soit aménagée pour chaque logement construit ou rénové inquiète également l’opposition. Coline Craeye craint un découpage des immeubles en logements sans parking. “ C’est la porte ouverte aux dérives ”, dénonce-t-elle. “ La règle est allégée, mais cela ne concerne que le centre-ville (https://www.lavoixdunord.fr/1255593/article/2022-11-19/commerce-la-mairie-de-douai-veut-sanctuariser-son-coeur-de-villeoù elle a tendance à bloquer les projets ”, rappelle Stéphanie Stiernon, qui estime que le permis de louer, prochainement applicable à Douai (https://www.lavoixdunord.fr/1255595:article/2022-11-20/douaisis-agglo-va-enfin-adopter-le-permis-de-louer), permettra de prévenir les abus.

Le préfet donne un avis défavorable
Le préfet de région a émis un avis défavorable au nouveau PLU, ce que n’ont pas manqué de pointer les oppositions. Coline Craeye (Douai dynamique et durable) pointe “ les incohérences relevées par le préfet ” et Thibaut François (Douai plus belle, plus propre, plus sûre) lui emboîte le pas. “ C’est un avis qui est loin d’être mitigé. Dans un courrier de sept pages, il désapprouve ce plan local d’urbanisme ”, précise le député du Rassemblement national. Le préfet estime ainsi que le risque d’inondation n’était pas suffisamment documenté. “ Les services de l’État n’ont pas pu fournir les documents en temps et en heure ”, explique l’adjointe à l’urbanisme Stéphanie Stiernon. “ Les données des services de l’État datent de 2015, il nous a fallu faire un réel travail de mise à jour ” déclare-t-elle encore. “ Le PLU ne sera pas une surprise pour le préfet, avance le maire Frédéroic Chéreau. Depuis l’avis négatif, il y a eu un certain nombre d’allers-retours entre nos services et ceux de l’État. ” Le préfet grade la possibilité de contester le PLU devant le juge.
La Voix du Nord | 15.03.2023
La première voie verte du sud Artois, entre Bapaume et Achiet, espérée en 2024
Cela fait des années que les élus de la communauté de communes (CCSA), son président Jean-Jacques Cottel en tête, caressent l'idée de transformer une ancienne voie de chemin de fer en sentier de circulation douce et lieu de promenade. Le projet entre dans sa phase active, le vote du budget nécessaire. Coups de pédales en 2024 ?



Cinquante ans après la fermeture de la ligne ferroviaire entre Achiet-le-Grand et Marcoing (Nord), la voie qui serpente aujourd’hui dans les champs pourrait retrouver un usage de déplacement. L’an prochain ? C’est l’espoir de Véronique Thiébaut, maire de Biefvillers-lès-Bapaume et vice-présidente de la CCSA. “ J’espère bien pouvoir y rouler prochainement ! ”, annonce l’élue qui milite en faveur des mobilités douces, y compris en secteur rural. “ C’est l’affirmation de la volonté de la communauté de communes d’avancer sur ce dossier. ”
Le projet est ancien. Il a pris du retard notamment parce qu’entre Biefvillers et Bihucourt, les discussions se sont enlisées avec l’agriculteur dont les terres s’étendent sur le tracé. Il souhaiterait en faire une réserve de chasse. La CCSA a engagé une procédure de déclaration d’utilité publique (DUP) pour pouvoir mettre la main sur cette portion, en échange d’autres terres pour le paysan. “ La DUP peut être stoppée à tout moment si l’on trouve un terrain d’entente avec le propriétaire, dit Mme Thiébaut. C’est en tout cas l’affirmation de la volonté de la CCSA d’avancer. ”

Moment idoine 
Le moment est jugé idoine pour pousser les feux sur le sujet. Les vertus de la bicyclette sont intégrées jusqu’au plus haut niveau de l’État, le Plan vélo présenté il y a six mois est d’une ambition inédite. “ On a plus de chances que la DUP soit acceptée par la préfecture. ” Une étude environnementale est en cours. Elle doit permettre d’écarter le fait que les travaux porteraient préjudice à des espèces rares ou protégées. La voie ne sera pas en macadam mais en revêtement perméable.

Vote au printemps 
Ce printemps, l’élue va tenter de faire voter en conseil communautaire une enveloppe de 850 000 € (coût global estimé de la voie verte) pour pouvoir entamer les travaux. Plusieurs dossiers de subvention vont être déposés pour tenter de récupérer la moitié de la somme environ.

Petites routes réservées
En parallèle, la CCSA œuvre afin de transformer une partie du réseau des routes de troisième catégorie (celles qui sont les moins empruntées) en voie réservée ou partagées, avec priorité pour les cyclistes. “ Nous sommes les seuls à être engagés dans une telle démarche, se félicite Véronique Thiébaut. Ça permet d’être économe et pragmatique. ” La “ ressource ” est conséquente : le département du Pas-de-Calais gère à lui seul 6 200 km de routes ; le sud Artois est traversé de nombreuses voies.
Concrètement, à peine 20 % des petites routes, soit moins de 200 km, pourraient être réservées pour les cyclistes (ainsi que les engins agricoles), peut-être à l’aide de barrières. Ou alors partagées avec les automobilistes sous forme de “ chaucidoux ” où les cyclistes sont prioritaires, les autos ne pouvant dépasser que si personne n’arrive en face. “ Nous avons une réunion le 21 mars au Département pour arrêter les portions concernées. ” L’idée serait de faire basculer chaque année quelques dizaines de kilomètres et de permettre, au final, de relier la plupart des villages entre eux.