Le Journal du Pays Yonnais | 11.05.2023
Où sont les îlots de chaleur
à La Roche-sur-Yon ? Voici
une cartographie inédite
En avril 2023, l'entreprise Verdi a publié une cartographie inédite de La Roche-sur-Yon qui met en valeur les îlots de chaleur et de fraîcheur dans la ville.
Il y a une semaine, l’entreprise Verdi, spécialisée dans le développement durable des territoires, a publié sur les réseaux sociaux une cartographie des îlots de chaleur à La Roche-sur-Yon.
La carte permet de visualiser d’un seul coup d’œil où sont situés les îlots de chaleur dans la ville, c’est-à-dire les endroits où, de jour comme de nuit, la température est en moyenne plus chaude qu’ailleurs.

Un Pentagone en rouge
Sans surprise, le document met en évidence la concentration des points chauds au cœur du Pentagone. Son fondateur y préconise des canopées végétales pour faire baisser la température, et surtout, l’effet de chaleur ressenti. “ Le seul élément qui rafraîchit vraiment une ville, c’est l’évapotranspiration des végétaux. ”

Mais selon Eric Larrey, directeur d’innovation chez Verdi, La Roche-sur-Yon est “ plutôt une ville verte. ” “ On a vu bien pire ! ” ajoute l’ingénieur qui avance des raisons historiques à cette concentration de la chaleur en cœur de ville.
“ Beaucoup de cœurs historiques de ville sont construits avec des rues étroites, ce sont des endroits objectivement difficiles à végétaliser. ”
Eric Larrey, directeur d’innovation chez Verdi

La ville est préservée des îlots de chaleur par rapport à d'autres grandes agglomérations telles Dijon, Lille, Bordeaux, Nîmes. ©Verdi


Une coulée verte traverse la ville
On perçoit néanmoins sur la carte, la grande coulée verte qui traverse La Roche-sur-Yon du nord au sud (vallée verte jusqu’à Rivoli), la zone humide à l’ouest de la ville (vallée de l’Ornay) et même les petits îlots de fraicheur des parcs urbains dans le Pentagone : le parc François-Mitterrand, le parc Simone-Veil et surtout, la place Napoléon, avec ses rangées de grands arbres.
Pour Eric Larrey, “ ce qui est flagrant à La Roche-sur-Yon, c’est la pénétration d’espaces boisés dans la ville”.

Comment lutter contre les îlots de chaleur ?
Même si on lutte contre les îlots de chaleur par la “ renaturation des rues ”, pour l’ingénieur, cela reste illusoire de vouloir planter des arbres dans toutes les rues.
“ D’abord parce que les rues ont de multiples vocations ” (le passage, les commémorations, la culture). Mais surtout parce que l’on doit choisir “ les bonnes essences au bon endroit ”, pour que les végétaux s’implantent correctement et avec efficacité.
" Replanter des essences que l’on connait depuis 50 ans, ce n’est certainement pas la bonne idée. ”
Eric Larrey, directeur d’innovation chez Verdi
Il faut regarder vers le Sud pour implanter des arbres et végétaux qui pourront encore se développer quand le climat sera encore plus chaud, dans 40 ou 50 ans.


Le Pentagone est le secteur le plus chaud de La Roche. ©Verdi


Quelle équité d’accès aux îlots de fraîcheur ?
Davantage que la quantité, Eric Larrey préconise de s’assurer que « la nature existante soit dans de bonnes conditions pour continuer à vivre ».
Il avance surtout la notion “ d’équité de l’accès aux îlots de fraicheur ”, une question devenue sensible depuis les confinements liés à la crise sanitaire.

Replanter dans la ville, c’est aussi réduire les inégalités.
“ On estime que chaque habitant de la ville doit pouvoir accéder de chez lui à pied, en cinq minutes, par un chemin de fraîcheur, à un îlot de verdure ”, précise Eric Larrey. À La Roche-sur-Yon, on n’y est pas loin.

Un plan de végétalisation des cours d’école est en réflexion par la municipalité, tout comme un projet de végétalisation de la rue Salengro. Voici un document qui pourra aider les élus à trancher sur les priorités.
L’Aisne Nouvelle | 02.05.2023
Le parc du Bois des Berceaux, complètement transformé
Dimanche, le Bois des Berceaux et la rue Paulin-Pecqueux, entièrement rénovés, ont été inaugurés après un an de travaux.
Un poumon vert de la ville
Le parc du Bois des Berceaux tient son nom du mot “ beursault ”, donné au XIVe siècle, qui signifie en ancien français “ butte de tir ”, pour la pratique du tir à l'arc et de l'arbalète. Ce lieu est aujourd'hui l'un des deux poumons verts de la ville avec le parc du stade municipal.
“ Aujourd'hui, son caractère boisé et sa proximité avec le centre-ville attirent les habitants pour les loisirs et la détente, indique le maire, Yann Rojo. C'est un îlot de fraîcheur, un lieu de promenade. ” Voilà pourquoi, les élus ont souhaité le moderniser, en même temps que la rue Paulin-Pecqueux.

Première transformation depuis sa création
Le chantier a duré plus d'un an avec notamment la démolition du kiosque, l'abattage de vieux arbres... Le parc est désormais transformé. “ Il n'avait pas connu de transformation depuis sa création. Une part importante de revêtement minéral occasionnait des problèmes de stagnation d'eau. Le mobilier bain était vétuste et certains arbres étaient dangereux. Nous avons réduit les surfaces minérales, laissé place à des espaces d'herbe avec du mobilier contemporain et adapté tout en conservant et en mettant en valeur les monuments et les terrains de jeux de boules. ” énumère l'élu. Un espace de jeux pour enfants et une aire sportive avec des agrès ont été construits.
Pour que le parc joue pleinement son rôle d'îlot de fraîcheur l'été, une passerelle surplombe une noue qui accueillera les eaux de ruissellement, avec une fontaine.

3 812 heures de travail pour deux bénéficiaires du RSA
Le maire s'est réjoui de l'aide des financeurs du projet pour un investissement de 1 415 266 euros Hf subventionné à 60 % sous la direction d’un maître d’œuvre.
“ Le PLIE de la Maison de formation du Vermandois a permis d'immerger deux bénéficiaires du RSA pour 812 heures de travail à travers la clause d'insertion du marché public. Cet outil au service des demandeurs d'emploi du territoire permet une montée en compétence. L'entreprise Tayon a d'ailleurs confié une mission complémentaire à l'un des deux ”, a spécifié le maire et conseiller départemental.
76actu.fr | 28.04.2023
Où sont les îlots de chaleur à Rouen ? Voici une cartographie inédite
En avril 2023, l’entreprise Verdi a publié une cartographie de Rouen qui met en évidence la présence de nombreux îlots de chaleur urbains au sein de la ville.
Le 20 avril 2023, l’entreprise Verdi, spécialisée dans le développement durable des territoires, a diffusé sur les réseaux sociaux une cartographie des îlots de chaleur urbains à Rouen (Seine-Maritime). La carte met ainsi en évidence des disparités, notamment entre la rive gauche et la rive droite et son fondateur incite à une renaturation des rues de la ville.



D’importantes disparités entre la rive droite et la rive gauche
Sur la cartographie de Rouen, on constate en effet que la rive gauche semble être bien plus prémunie que la rive droite des phénomènes d’îlots de chaleur urbains. Selon Eric Larrey, directeur d’innovation chez Verdi, cela s’explique par le fait « que les quais de la rive gauche sont davantage naturalisés que ceux de la rive droite ».

Aussi, la rive droite apparaît comme beaucoup plus bétonnée dans son ensemble, ce qui engendre une augmentation de la température.

Comment lutter contre les phénomènes d’îlots de chaleur urbains ?
Face à ce phénomène de grande ampleur, il existe néanmoins des solutions. D’après Eric Larrey, la première d’entre elles est « d’investir dans la renaturation des villes ». Une démarche portée par la municipalité et la Métropole dirigées par Nicolas Mayer-Rossignol.

Le directeur d’innovation chez Verdi souligne que ce sont les arbres et, plus généralement, la verdure, qui sont les garants de la fraîcheur. Toutefois, il prévient : « planter des arbres ne suffit pas, il faut le faire intelligemment ». En effet, les différentes espèces d’arbres ont chacune des besoins spécifiques, et les planter de manière aléatoire dans les rues ne changerait rien au phénomène.

De plus, c’est bien la question de l’eau qui doit être posée. Toujours selon Eric Larrey, « une ville qui entend naturaliser ses rues doit avant tout savoir gérer son eau » car la denrée s’avère être « indispensable pour que la végétation puisse pleinement jouer son rôle de rafraîchisseur ».
Finalement, la lutte contre les îlots de chaleur s’avère être multiforme et doit s’inscrire dans « un projet global de transition écologique ».

« Végétaliser les villes, c’est réduire les inégalités »
Au-delà de la lutte contre les îlots de chaleur, la végétalisation des villes s’avère, selon notre interlocuteur, être également un enjeu de « l’équité dans l’accès à la verdure ». Il note que « les différents confinements ont mis en exergue ces inégalités quant à l’accès au vert » alors que « chacun devrait pouvoir disposer d’un coin de fraîcheur non loin de chez lui ».

Par ailleurs, Eric Larrey évoque également les vertus économiques de la renaturation : « On a énormément d’aménageurs qui font appel à nous car, aujourd’hui, la question du bien-être est devenue primordiale. » Il est selon lui « avéré qu’un parc de logements disposant d’un espace vert sera valorisé par les acheteurs, et donc, que le prix d’achat sera plus important ».
Midi Libre | 20.04.2023
Révision du Plu et Padd au menu de la réunion publique
La réunion publique sur la révision du Plan Local d'Urbanisme (PLU) a eu lieu au foyer, jeudi 13 avril, menée par Catherine Begogne, maire, Serge Rouvière, adjoint chargé de l'urbanisme et Baptiste Bazot, chargé d'études chez Verdi Ingénierie.
Le Plu, pour toute demande en matière d’urbanisation et de développement du village, a été approuvé en 2017 et planifié pour dix ans mais est régulièrement appelé à évoluer.
Des raisons réglementaires amènent aujourd’hui à le réviser pour le mettre en conformité avec le Schéma de COhérence Territoriale (Scot) Sud Gard et le Programme local de l’habitat (PLH) de Nîmes Métropole, mais aussi pour adapter les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) existantes du site de la cave et du secteur en extension au nord du village, et créer de nouvelles OAP pour des projets communaux.

La révision est encadrée et contrainte par un certain nombre d’exigences sur lesquelles il faudra travailler a indiqué Catherine Bergogne. Il s’agit de prendre en compte les lisières de l’enveloppe urbaine (où 38 % des logements doivent être renouvelés), le coefficient de rétention foncière inférieur à 65 %, la construction d’au moins 25 logements/ha, les 20 % de logements sociaux dans les nouveaux logements et les 5 ha dédiés à l’extension. Il faut jongler aussi avec le PLH de Nîmes Métropole qui fixe un objectif de construction de 10 logements par an entre 2019 et 2025, le PPRI avec les risques d’inondation où toute construction est impossible et le porté à connaissance du risque de feux de forêt.

Concilier développement maîtrisé et attractivité
Les élus ont également présenté les objectifs du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) : Trois axes pour un développement urbain maîtrisé et un renforcement de l’attractivité du territoire, tout en préservant son cadre de vie et son authenticité a spécifié Serge Rouvière.
L’axe 1 permettra de maintenir la croissance démographique à 1 % sur 10 ans pour permettre la réalisation d’un parcours résidentiel d’environ 130 logements diversifiés. Optimisation également de la création d’une centaine de logements dans l’enveloppe urbaine avec la possibilité de construire 25 logements sur un hectare au nord-est du village.
L’axe deux renforcera l’attractivité du territoire avec le centre bourg dédié aux commerces, aux écoles et aux services, avec d’autres commerces, services et équipements publics sur le site de la cave coopérative, ainsi qu’avec l’extension du Fam sur 1,5 ha et des équipements sportifs mutualisés sur 1,9 ha à proximité.
L’axe trois permettra de mettre l’environnement au cœur du développement (biodiversité préservée, urbanisme soutenable promu et gestion des risques pour une vulnérabilité réduite).
Une deuxième réunion publique aura lieu en juin et le Plu sera approuvé début 2024.
Construction21 | 13.04.2023 | Zineb Jkaoua
Intégrer le ressenti des usagers pour une adaptation réussie du milieu urbain aux climats futurs
Dans le cadre de ses travaux sur les îlots de chaleur urbains, VERDI mène une étude sur la participation des usagers pour évaluer la perception du confort thermique, cette approche est considérée comme un critère clé pour garantir la réussite des projets et adapter les espaces au climat de demain.
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La Voix du Nord | 13.04.2023
Armentières | Un nouveau jardin public pensé avec les habitants
Les Armentiérois ont rendez-vous samedi au Bizet pour penser le nouveau jardin public de la ville. Le jardin des Portes de France sera fermé. Il s'étendra sur plus de huit hectares et devrait devenir une nouvelle scène pour les événements festifs de la ville.
Un parc, pour quoi faire ?
Ce parc est né de plusieurs constats. Le premier : la zone des Portes de France, dans le quartier du Bizet, est composée de nombreux terrains non constructibles, notamment la zone de l’étang bleu et celle de l’ancienne briqueterie Debosque 
“ En tout, il y a plus de huit hectares qui sont destinés à l’environnement ”, résume le maire d’Armentières Bernard Haesebroeck. Des espaces qui ne sont pas, selon lui, identifiés comme tels. L’étang bleu doit être réanimé et l’espace doit être occupé pour éviter d’éventuelles dérives, la zone doit être sécurisée, explique en substance le maire. De l’autre côté de l’avenue Léon-Blum, les noues et la zone humide peuvent aussi être mises en valeur. “ L’idée, c’est vraiment de qualifier cet espace, d’en faire un vrai jardin public avec des aménagements, une gestion différenciée. ” Ce jardin viendra ainsi compléter l’offre déjà existante dans la ville : la zone du complexe sportif, les jardins de l’EPSM et tous les bords de Lys. “ Les zones vertes et bleues composent le tiers de notre territoire. ” Ce jardin a vocation à accueillir tous les habitants d’Armentières et ne sera pas réservé aux habitants du quartier.


La zone des Portes de France, dans le quartier du Bizet, est composée de nombreux terrains non constructibles, notamment la zone de l’étang bleu et celle de l’ancienne briqueterie Debosque.

À quoi ressemblera ce jardin public ?
Quelques certitudes déjà, ce jardin sera traversé par l’avenue Léon-Blum. Il faudra donc a priori trouver un système de passerelle pour dépasser cette frontière physique. Ce parc devrait aussi couvrir une zone de plus de huit hectares. Il sera également fermé et proposera une entrée principale et des entrées secondaires, “ sans doute depuis l’entrée du lycée Nicolas-Barré et derrière l’église Saint-Joseph ”, explique le maire.
En fonction de la concertation à venir, ce parc pourrait comprendre des aires de jeux pour les enfants, des bancs, des tables de pique-nique, un jet d’eau au milieu de l’étang, qui sera lui-même sécurisé. Nichoirs, hôtel à insectes pourraient aussi agrémenter ce nouveau jardin public. La ville veut aussi y préserver la pêche. Les élus et les techniciens avouent aussi vouloir s’inspirer du parc du château de Robersart qui a été créé à Wambrechies, “ sans le château évidemment. ” Autre certitude, ce parc sera gratuit et fermé la nuit.

Comment participer au projet ?
Rendez-vous ce samedi 15 avril, entre 10 h et 13 h, dans le quartier du Bizet. Au programme : concertation, animations et ateliers pour petits et grands avec un seul objectif : réinventer le jardin de la Porte de France. La ville a en effet décidé de mener une concertation assistée dans ce dossier. En plus du rendez-vous festif de samedi, ouvert à tous, deux réunions de concertation auront lieu les 23et 30 mai, sur inscription. L’enveloppe du projet n’a pas encore été déterminée. Pour le moment, 40 000 euros ont été provisionnés cette année pour réaliser l’étude et les plantations à l’automne. Ce nouveau parc devrait arriver à maturité d’ici cinq ans, mais sera déjà fermé, fleuri et planté d’ici trois ans assure le maire.

Une alternative aux Prés du Hem ?
Le nouveau parc du Bizet sera gratuit. Il pourrait même, à terme, devenir le lieu de rendez-vous de festivités de la ville. Faut-il y voir une alternative aux Prés du Hem, parc métropolitain payant en saison ?


Le parc des Prés du Hem qui a longtemps été associé aux festivités armentiéroises l’est de moins en moins.

“ Huit hectares* dans une ville, ce n’est pas rien ! ” Et Bernard Haesebroeck entend bien, avec ses équipes, optimiser cet espace vert et bleu. D’autant que, depuis quelques années, le parc des Prés du Hem qui a longtemps été associé aux festivités armentiéroises l’est de moins en moins. Exit par exemple les Plages du bout du monde du 14 juillet dans le parc métropolitain. “ Ce nouveau parc pourrait devenir une vitrine et une scène pour la ville ”, suggère le maire. “ Pourquoi pas y reprogrammer les Plages du bout du monde. ” Un parc dans lequel “ nous aurons plus de souplesse. ” Bref, la ville semble avoir trouvé là une solution aux récentes crispations qui ont parfois assombri les relations entre la ville et la MEL. Hasard du calendrier ou non, le lancement du projet municipal du jardin des Portes de France tombe le même jour que l’ouverture de la saison des Prés du Hem, à savoir samedi.

* Les Prés du Hem ont une superficie totale de 120 hectares.
La République du Centre | 04.04.2023
Saint-Jean-de-Braye | Des nouveautés et une surface doublée pour le parc des Longues-Allées
À l'issue d'une année de chantier, l'extension du parc des Longues-Allées a été inaugurée samedi, lors d'une journée festive et riche en animations.
Après une année de travaux, c’est sous la présidence de Vanessa Slimani, maire, accompagnée d’Anne Gaborit, vice-présidente du conseil départemental, d’élus du conseil municipal, de responsables de services et de nombreux Abraysiens, qu’a eu lieu l’inauguration de l’extension du parc des Longues-Allées, samedi.
Un événement très attendu de la population, l’aboutissement d’un projet de longue date, dont l’objectif était de doubler sa superficie initiale (de 6,5 à plus de 12 hectares) et qu’il devienne un espace culturel, de détente et de loisirs privilégié pour toutes les générations.

Indispensable de préserver cette biodiversité
Avant 2008, les terrains sur lesquels nous nous trouvons étaient fléchés comme constructibles dans le Plan local d’urbanisme. Compte tenu de sa situation idéale, en cœur de ville et au bord de la Loire, imaginez un peu l’appétit des promoteurs immobiliers pour urbaniser le site ! Déjà déterminés, au côté de David Thiberge, à faire de Saint-Jean-de-Braye une ville jardin durable, entre Loire et forêt, nous avons décidé d’acheter ses terrains et de modifier leur destination pour les rendre non constructibles, afin de préserver ce site en limite du parc des Longues-Allées ”, a rappelé la maire.

En 2018, la collectivité décidait d’agrandir le parc, d’autant que l’inventaire de la biodiversité communale mettait en avant la richesse de la faune et de la flore sur ce site.

Dans notre démarche de ville en transition, et de territoire engagé pour la nature, il était indispensable de préserver cette biodiversité, de favoriser l’installation de milieux humides et de planter de nouveaux arbres. »

Des nouveautés à découvrir
Le montant des travaux s’élève à 983.778 euros, pour lesquels la Ville a reçu plusieurs subventions: 43.200 euros du Département pour la phase d’étude, 163.650 euros pour les travaux, et 5.976 euros de la Région pour l’installation de panneaux pédagogiques.



Dans cette extension du parc, les Abraysiens prendront plaisir à découvrir quelques nouveautés : des entrées rue Malvoisine et avenue Joseph-Soulas ; un city-stade, un parcours sportif en bois, un nouveau parking, un espace réservé à la distribution de paillage et de compost, un rucher pédagogique, un espace d’éco-pâturage et cinq panneaux pour valoriser et expliquer la biodiversité. Une partie du parc a été laissée intacte afin de conserver un espace préservé pour la biodiversité. Le parc est reconnu comme refuge LPO.

Les plantations en chiffres : 74 arbres d’ornement (érables, frênes, chênes, tilleuls, sorbiers, ormes, noisetiers) ; 61 arbres fruitiers (noyers, pommiers, poiriers) ; 43 arbres en cépées (érables, aulnes, merisiers, saules) ; 1.500 arbres en jeunes plants, 355 pieds de vignes et 7.886 vivaces.



 
Design-moi un territoire | Avril 2023
Rencontre
avec
Sylvain Grisot
Sylvain Grisot est urbaniste et fondateur de dixit.net, une agence de conseil et de recherche urbaine résolument engagée pour les transitions de la fabrique de la ville. Conférencier, enseignant et chercheur, il invite les acteurs de la ville à faire la transition pour une ville frugale, proche, résiliente et inclusive.
DMT (Design moi un Territoire) : Sylvain, tu es Nantais, urbaniste, prof en fac, essayiste, animateur d’un blog “ dixit.net ”, très actif sur LinkedIn, etc… et c’est justement par le biais de tes écrits que nous nous sommes rencontrés. La première chose qui nous a marqués, c’est ta propension à utiliser la fiction pour raconter les femmes et les hommes, leurs villes et nos enjeux environnementaux. Peux-tu nous dire pourquoi tu es attaché à cette figure de style ?

S.G. Tout individu a besoin d’imaginaire, d’avoir des désirables dans tous les champs de sa vie. La fiction est ce qui nous permet de les traduire, c’est le propre de chaque être humain. En ce qui nous concerne, elle permet de raccorder des points entre des idées qui, sans elle, pourraient apparaître isoler les uns des autres.
Sans prétendre maîtriser cet art, la fiction n’est pas une fin, c’est un moyen au service de mon argumentation. A moi, ça me parle ; et, avec l’expérience, je me suis rendu compte que cela parlait aux autres ; je l’utilise donc dans mes écrits, mes conférences pour m’aider à porter les messages auxquels je crois sur la fabrique de la ville. Je pense qu’on devrait prendre le temps et se mobiliser pour maîtriser ces outils-là qui sont d’abord les outils du dialogue. Or quand on participe à la fabrique de la ville, on fait avec les autres et donc on a besoin de se comprendre. La fiction est un bon outil pour alimenter ce dialogue.

DMT : Dans ton “ Manifeste pour un urbanisme circulaire ”, tu démarres avec le témoignage le 23 janvier 2032 du Maire de Saint Gonchain. C’est une note optimiste - c’est suffisamment rare pour être souligné - dans laquelle il raconte comment tout a commencé pour lui il y a 12 ans (en 2020) lorsqu’on a pris conscience de la valeur des terrains agricoles… Tu peux continuer et nous dire pourquoi tout part de là ?

S.G. Il fallait un choc, une crise. C’est vraiment une figure de style dans cette histoire. Quand on est “ faiseur de ville ”, on regarde souvent les espaces agricoles comme une forme de blanc, de vide - parfois poliment on met du vert sur les PLU - mais globalement c’est une forme de terra incognita, une terre inconnue qu’on peut conquérir et qui ne coûte rien car on n’enlève rien, on ne retranche rien. Alors qu’évidemment, lorsqu’on s’étend sur un espace agricole, on supprime beaucoup de choses : de la biodiversité, du paysage… mais surtout une capacité agro-alimentaire, une capacité à vivre tout simplement.
On a segmenté le monde de la fabrique de la ville du monde agricole. Il est plus que temps de revenir en arrière, de faire des projets de territoire qui recoupent les deux, et celui de la biodiversité. Ce sera notre capacité à travailler le VIVANT dans sa globalité et de façon coordonnée qui nous permettra d’entrevoir des solutions face aux enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Le sol agricole est un prétexte pour parler d’une démarche globale et j’aurai pu commencer par autre chose ; d’ailleurs, je suis en train d’écrire une autre histoire qui commence par une grande vague sur le littoral français et qui fait découvrir aux français, notamment à des élus locaux, que les réfugiés peuvent aussi être de chez nous.

DMT : Dans les faits, nous sommes encore loin d’une réflexion globale et les sols agricoles continuent d’être une variable d’ajustement dans la fabrique de la ville.

S.G. Le monde agricole, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en 70 ans, a vécu une réorganisation en profondeur. Cela a eu pour conséquence des gains de productivité extrêmement importants et le sentiment qu’on pouvait toujours produire plus.
La réalité est très différente depuis le début des années 2000 en France, avec un tassement de la productivité et donc de notre capacité à toujours réduire les surfaces exploitables sans remettre en cause, à terme, notre indépendance alimentaire. Ça doit nous amener à stopper le morcellement des sols et donc interroger nos pratiques en termes de gestion du foncier, du droit, du statut locatif des agriculteurs…
Or, le seul moment où la pratique agricole rencontre la fabrique de la ville, c’est lorsqu’on décide d’urbaniser des terres arables et qu’on les négocie ou les exproprie. Il y a création de valeur massive qui compense quelque part notre incapacité à bien payer nos agriculteurs, leur offrir une retraite décente et qui est devenu un élément structurant de l’économie agricole, une part significative du PIB de cette activité. C’est loin d’être anecdotique – même si cela reste dur à mesurer - mais surtout, cela s’est inscrit dans nos habitudes, presque dans notre droit.
Dans le manifeste[1], j’évoque un échange entre un expert immobilier et un agriculteur, le premier expropriant le second pour la seconde fois… A la fin de la discussion, l’agriculteur demande à l’expert s’il est au courant d’un projet de déviation autoroutière près de Arles, parce qu’il se dit que ce serait peut-être bien de s’installer là-bas. Cet expert immobilier c’est mon grand-père.
En fait, aujourd’hui et contrairement à ce que l’on pourrait croire, on n’est pas forcément mal reçu lorsqu’on vient négocier un foncier ; on est même parfois accueilli par un coup à boire et on repart avec la carte de visite de l’avocat parce que tout ça est bien organisé.
On a donc perdu collectivement le vrai sens de la valeur des terres ; ce n’est ni la faute du monde agricole, ni celle du monde de l’urbanisme. C’est une machine qu’on a créée dans les années 70 et qui s’est complètement emballée. On est tous responsable de ça et c’est collectivement que nous devons faire le chemin inverse.

DMT : Depuis la loi Climat Résilience (2021), l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) est entré en application. Et tu as montré que chaque nouvel habitant sur un territoire est à l’origine d’une nouvelle surface artificialisée y compris chez les plus volontaires. Dans une tribune publiée dans le Monde en Décembre 2022, tu évoques les difficultés à la mise en œuvre : “ La Fabrique de la ville est droguée au sol agricole comme notre économie l’est aux énergies carbonées, et le sevrage est difficile ”. Dès lors, quelles sont pour toi les premières choses à faire ?

S.G. Dans les 10 années à venir, la moitié des agriculteurs cessera son activité ! Il y a donc urgence d’agir. Si tout n’est pas parfait, il y a de nombreuses initiatives publiques et privées… qui à côté des SAFER tentent d’apporter des réponses à cet enjeu de préservation des terres cultivées. C’est le cas de l’association Terre de Liens, de la Foncière agricole Occitanie, FErme en ViE… qui vont sortir un certain nombre de sols du marché, en particulier dans le péri-urbain, et les faire basculer sur une agriculture bio et paysanne.
Si ça pose donc des questions d’ordre général et législatives avec l’appel répété à une nouvelle loi foncière, pour nous professionnels, des cadres existent déjà : les SCoT, les PLU qui doivent devenir de vrais outils à la fois de planification urbaine et agricole avec un vrai diagnostic agronomique au travers duquel on qualifie la nature des sols, leur capacité à produire, leur importance finalement sur l’activité agricole elle-même ; et non plus comme simplement cette fameuse zone blanche.
Donc, à côté des initiatives ayant pour objet la maîtrise foncière, cela passera par le développement de zone de protection stricte de l’usage agricole ; on a les outils, il n’y a plus qu’à les déployer !

DMT : C’est ce qu’appelle de ses vœux Jean Viard[2] lorsqu’il demande à “ sanctuariser l’espace agricole ” ? C’est aussi en quelques sortes l’objectif du ZAN ?

S.G. Que ce soit au travers des propos de Jean Viard ou du ZAN, finalement, on crée une forme de pénurie artificielle sur cette « matière première » de la fabrique de la ville qui est le foncier agricole. C’est nécessaire et, malheureusement, il faut en passer par la réglementation afin de changer les comportements ; mais la question n’est pas tant d’appliquer le ZAN dans sa version light de la première décennie ou à l’horizon 2050 avec un 0 que de se dire comment on déploie des solutions alternatives à l’étalement urbain pour répondre à nos besoins : besoins de croissance, d’accueil de nouveaux habitants, de logements sociaux, d’emplois, économique… et, partout, des besoins d’adaptation aux changements climatiques, de résilience,… Même sans croissance, il faut transformer l’espace urbain en changeant nos façons de faire, axées très majoritairement, depuis plus de 50 ans, sur la construction neuve.
C’est ce que je propose avec l’“ urbanisme circulaire ” : généraliser des alternatives à la construction de la ville et ralentir, arrêter certaines pratiques. Je préfère parler de sobriété foncière qui s’applique à la ville qui est déjà là, ville qu’on continue à fabriquer mais pas comme d’habitude.

DMT : Ce sont tes 3 boucles alternatives à la consommation de nouveaux sols ?

S.G. En fait maintenant, il y en a 5 : 4 boucles principales, les plus courtes étant les plus efficaces. Elles portent aussi principalement sur le bâtiment :
- La 1re, c’est l’intensification des usages : ne pas construire et mieux utiliser nos bâtiments existants. Est-ce que pour répondre à nos besoins, on a besoin de construire ou plutôt jouer sur les temps d’occupation ? Comment mieux utiliser un équipement ? Les immeubles vacants, vacance qui explose en particulier dans les bureaux ?
- La 2de, c’est éviter de déconstruire et donc comment transformer les bâtiments. Parce que déconstruire, ce sont d’abord des déchets, puis des constructions neuves et toutes leurs conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre… Donc, comment préserver l’essentiel d’un bâtiment ? Sa structure ? La transformer pour pouvoir aussi changer d’usage ?
Et quand on ne peut pas mettre en œuvre ces 2 boucles, on fait du neuf mais dans la ville déjà là avec :
- La densification (3e boucle) : construire dans des espaces libres
- ou le recyclage (4 e boucle) : Démolition-reconstruction
Soit 4 boucles qui sont des alternatives à la consommation de nouveaux sols dans la périphérie ; et enfin, la 5e boucle qui est une boucle retour, de renaturation : le retour d’usages urbains vers des usages agricoles ou naturels.

C’est une série de pratiques qui sont tout à fait courantes ; je les ai juste traduites en mot et dans un cadre de pensée global. Et je sais que ce n’est pas simple, que c’est complexe à mettre en œuvre notamment parce qu’elles remettent en cause des processus industriels que l’on a optimisé ces dernières décennies. C’est la ville complexe ; on sort de la ville simple sans pour autant que ce soit innovant parce que ça existe. La vraie question, c’est comment ça devient la normalité de la fabrique de la ville ?

DMT : A l’heure où il est habituel – presque d’usage – de mettre la responsabilité sur les élus locaux et leurs pratiques passées, toi tu reconnais leur rôle « pivot » dans les changements de paradigmes nécessaires à la construction de la ville. Comment les soutenir pour être efficace ?

S.G. Élus, citoyens et professionnels, nous formons une espèce de ménage à trois. Si nous ne sommes pas obligés d’être du même avis tout le temps, nous avons besoin de nous accorder sur les questions. Y parvenir serait déjà pas mal !
Par exemple, sur le ZAN ou sur la moindre opération de densification, souvent on va s’engueuler sur le “ papier peint ”, le nombre d’étages… par contre, jamais ou rarement, on discutera de la nécessité de construire : C’est pour qui ? C’est pour quoi ? Est-ce que pour répondre à ces besoins il faut en passer par la construction ? Est-ce qu’il est opportun de construire à cet endroit-là ? ... Si on était logique, ce n’est qu’après qu’on devrait se poser la question : est ce qu’il faut construire comme ça ?
Pour les aider, entre professionnels et avec eux, en dialogue avec les citoyens, il faut qu’on parle de la fabrique de la ville : comment on fait ? Comment ça marche aujourd’hui et en quoi ce n’est pas raccord avec les enjeux du siècle ? Qu’est ce qui doit changer ?
C’est pour ça que j’ai coproduit, proposé puis “ open sourcé ”, un jeu “ la fresque de la ville ” avec pour objectif principal de mettre autour de la même table des professionnels, des élus avec leurs techniciens, des citoyens avec des élus, … un peu toutes les combinaisons entre les silos, les strates institutionnelles, les différentes casquettes, … pour que les gens se parlent de sujet qu’on aborde jamais : comment on fait nos villes, les espaces qui déterminent globalement tous les aspects de nos vies et puis in fine notre bilan carbone, et notre capacité à survivre . Donc déjà posé clairement leurs idées, c’est les aider.
Mais c’est aussi accompagner un changement de rôle où on passe du maire décideur - scénario A, B ou C, Oui/non au projet, … - à des élus locaux dont la mission première devient d’animer ce débat démocratique local qui doit être réactivé.
Ce n’est plus l’époque où on a besoin d’avoir quelqu’un qui décide, celle du maire bâtisseur… Je passe de plus en plus de temps dans des cercles d’élus à huis clos. On voit bien que les enjeux ne sont pas compris, ne sont pas maîtrisés y compris dans des groupes d’élus homogènes, élus sur le même programme. Souvent, c’est parce que les choses ne sont pas regardées à la bonne échelle, que la complexité de l’interdépendance des sujets traités n’est pas comprise. La fabrique de la ville c’est à la fois une problématique agricole, une problématique de mobilité, des enjeux climatiques, de biodiversités, démographiques, etc…
Ce ne sont pas des sujets les uns à côté des autres ; c’est tout ça en même temps. Il n’est donc plus nécessaire de décider rapidement, mais plutôt d’avoir des vrais processus de décision au bout desquels on décide de faire ou de ne pas faire, d’ajuster…
Aujourd’hui, on continue de vouloir aller vite ; au bas mot, on s’engueule, on part au contentieux… et à la fin on ne fait pas !
Et si on prenait plus de temps à faire les projets qui sont nécessaires en se posant les vraies questions autour de processus démocratiques et de dialogues locaux pour lesquels on a plus besoin d’arbitres que de buteurs, qui jugulent et rendent possible ce dialogue-là … et le jour où on arrive à avoir des débats relativement apaisés qui aboutissent sur les enjeux de densification de la ville, globalement on aura fait le plus dur des transitions qui nous restent à faire. Après changer de carburant dans les bagnoles, ce sera de la rigolade.
C’est en ça, où, nous professionnels, on doit aider les élus.

DMT : VERDI, comme tu le sais, ce sont un doux mélange d’ingénieurs en bâtiment, en aménagement, d’hydrauliciens, de géographes, d’écologues, d’urbanistes… S’ils ont envie d’aller plus loin, nous leur proposons la lecture de tes essais et de s’abonner à ta lettre. Et toi, qu’as-tu envie de leur conseiller ?

S.G. Juste regarder au-dessus de l’épaule du voisin ; je pense que c’est ça qui est important. On a besoin d’hyper généralistes qui sont en capacité d’animer ces projets, de faire la mise en dialogue… ce n’est pas nécessairement le rôle de chacun ; on a aussi besoin d’hyper spécialistes, de métiers qui existent et qui sont complexes aujourd’hui : ça va de la connaissance d’une structure béton des années 80 à l’écologie urbaine.
Chacun a besoin de faire un pas de côté et de regarder ce qui se passe autour, non pas pour changer de métiers mais pour mieux comprendre dans quel processus on s’insère, sortir de son champ isolé et mieux avancé.
C’est la grande chance des structures comme les vôtres, dans lesquelles il y a beaucoup de gens, beaucoup de métiers ; on peut parler de pluridisciplinarité, voire de transdisciplinarité. C’est complexe à animer, cela demande à chacun de se repositionner en permanence, d’apprendre et d’avancer. L’interne doit permettre de prendre des risques, de douter, en tous cas d’aller voir l’autre et de poser parfois des questions naïves. Autant en profiter pour apprendre de l’autre.
Je n’ai pas de leçon à donner à quiconque, mais je sais que pour moi, dans mon parcours, ça a été à la fois formateur et surtout passionnant.


[1] « Manifeste pour un urbanisme circulaire ; pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville », Sylvain Grisot aux Editions Apogées - 2021
[2] Sociologue Français