Sud Ouest | 13.11.2023
Circulation dans les Landes : les bretelles d’autoroute pour désengorger le secteur de Peyrehorade inaugurées
L’objectif est de compléter l’accès à l’autoroute A 64 depuis Orthevielle. Les poids-lourds seront les premiers bénéficiaires de cet aménagement dont l’histoire a été tumultueuse.
Ces bretelles autoroutières étaient très attendues. Même si les travaux, terminés en un temps record de sept mois après quinze années de tergiversations, sont allés presque trop vite pour la commission de sécurité, entraînant un mois d’attente supplémentaire avant leur ouverture.

Il s’agissait de compléter le demi-échangeur existant, qui permet de rejoindre l’autoroute A 64 depuis Orthevielle. Historiquement, les bretelles existantes ne permettaient que de descendre vers le Sud, une originalité que le maire d’Orthevielle, Didier Moustié, n’avait pas manqué de souligner à l’époque de leur construction. Les deux nouvelles bretelles permettent désormais de remonter vers le Nord.


Attendues depuis 2008, les bretelles ont été ouvertes après sept mois de travaux. © Crédit photo : Nathalie Guironnet

Alors que la mise en service a eu lieu le 31 octobre dernier, les élus locaux, les équipes de Vinci Autoroute et de l’État, étaient accueillies au sein du centre d’exploitation du Département pour l’inauguration.

Raphaël Martin, directeur d’exploitation chez Vinci Autoroutes, a rappelé les principaux aspects vertueux du chantier, notamment lors des études et procédures visant à définir les caractéristiques du projet et ses conditions d’intégration dans le territoire. “ Depuis fin 2020, des études détaillées ont été menées pour compléter les premiers diagnostics environnementaux et bâtir les dossiers réglementaires. Pour compléter le programme de mesures de compensations lié à la réalisation de ce projet, Vinci Autoroutes a signé une convention Obligation réelle environnementale (ORE) avec la commune de Peyrehorade afin de sécuriser la vocation environnementale.

Deux bretelles pour faire sauter le bouchon peyrehoradais
Après travaux, l’A641, axe routier particulièrement fréquenté en période touristique (estivale et hivernale), rouvre à la circulation. En revanche, les nouvelles bretelles, qui doivent sécuriser le territoire, ne seront mises en service qu’en septembre

Xavier Fortinon, le président du Département, a rappelé que ces deux bretelles appelaient deux autres ouvrages pour compléter le nœud autoroutier : “ Il faut que chacun prenne conscience du temps long nécessaire pour ce type d’investissement, même s‘il y a toujours urgence, du point de vue de ceux qui subissent les désagréments. L’objectif de remettre les poids-lourds sur des infrastructures adaptées pour qu’ils ne viennent pas perturber la circulation et la sécurité des habitants du territoire. Le sujet a été abordé par mon prédécesseur dès 2008. Il a bénéficié, en 2016, d’une accélération grâce au projet de François Hollande de lancer un plan d’investissement autoroutier. C’est pour cela que nous avons présenté les trois ouvrages qui concernent les territoires de Peyrehorade, Orthevielle et Sorde-l’Abbaye. Le premier vient sécuriser l’accès à la RD 33 et la 817. Après, il restera à faire l’échangeur à cheval sur les Pyrénées-Atlantiques et les Landes et, enfin, un dernier ouvrage, en collaborations avec nos voisins. ”


Françoise Tahéri, préfète des Landes, et Xavier Fortinon, président du Département des Landes, apposent leurs griffes sur le panneau fictif. © Crédit photo : Nathalie Guironnet

Une étape avant d’autres
Et de rappeler que rien n’obligeait le Département à investir 1,6 million d’euros sur ce projet. “ Comme toujours, il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Les collègues des Pyrénées-Atlantiques n’ont pas été les plus faciles à convaincre, ” a ajouté Xavier Fortinon.
La préfète, Françoise Tahéri, préfère retenir la rapidité d’exécution des travaux : “ Nous avions pu échanger avec les élus et, cet ouvrage, c’est l’aboutissement sur un temps long du Plan d’investissement autoroutier, mais aussi de l’engagement d’Élisabeth Borne, alors ministre des Transports, pour bien consolider les investissements nécessaires. Ce qui me frappe, c’est que les travaux, dès qu’ils ont été engagés, n’ont duré que sept mois.

Didier Moustié, maire d’Orthevielle, s’est dit soulagé par l’ouverture de ces deux bretelles pour désengorger la circulation sur sa commune, tout en attendant la suite : “ Il manque aussi un rond-point sur la RD 19, pour desservir la zone artisanale. Ce n’est qu’une étape, mais quand les travaux commencent, ça avance ! Les poids-lourds vont être incités à prendre l’autoroute plutôt que de traverser Sorde ou Peyrehorade. En cas d’inondation, et malheureusement, de présence d’eau dans la plaine, cela permettra aussi à Orthevielle d’être désenclavé, pour rejoindre Peyrehorade. ”

Entretenir la mémoire des crues est indispensable ” : à Oeyregave, le maire milite pour « l’entretien » de la mémoire des crues, qui disparaît, selon lui, ou n’existe tout simplement pas chez les nouveaux arrivants. Serge Lasserre souhaite que les repères des montées des eaux soient bien visibles dans sa commune.

Pour deux bretelles d’environ 300 mètres, il a fallu 1 500 mètres cubes d’enrobé, un bassin de rétention d’eau de 1 800 mètres cubes, ou encore 7 000 mètres cubes de remblais, et un investissement de 2,4 millions d’euros, financé aux deux tiers par le Département des Landes.
La République du Centre | 11.11.2023
Orléans : Les riverains invités à plancher
Ambiance studieuse, mercredi soir, salle Yves-Montand, où une quarantaine d’habitants du quartier des Blossières étaient invités par la municipalité et le cabinet d’urbanisme Verdi, à travailler sur la rénovation de cette artère d’Orléans.

Si la circulation en sens unique est souhaitée, elle suppose de revoir les arrêts de la navette de bus, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes.

Regroupés par tablées de cinq ou six, mercredi soir salle Yves-Montand, munis de stylos-feutres, de paires de ciseaux et de gommettes, les riverains de la rue Charles-le-Chauve étaient invités à placer sur un plan de quartier les éléments qu’ils aimeraient voir mis en place.

Afin d’éviter que chacun ne s’enferme dans une vision trop personnelle, tous étaient conviés à endosser un rôle : riverain possédant ou non une voiture ; personne à mobilité réduite ; écolier ; commerçant sédentaire… “ Vous allez incarner un personnage et vous aurez à concevoir les aménagements en fonction de lui ”, précisait en guise de préalable Antoine Poulain-Auzeau, pilote de l’opération pour le cabinet Verdi.

Cette séquence faisait suite à la balade urbaine du 12 octobre dernier et à l’analyse par le cabinet d’urbanisme Verdi du retour des quatre-vingt-dix-sept réponses obtenues au questionnaire mis en ligne et diffusé dans le quartier.

Conclusions le 6 décembre
Une première phase qui, déjà, laissait percevoir quelques-uns des souhaits le plus souvent émis : sécurisation de la circulation par la réduction de la largeur des voies réservées aux voitures ; création d’espaces de rencontre ; sauvegarde des arbres et création de zones végétalisées ; révision des stationnements ; dynamisation de la vie de quartier, des commerces sédentaires et du marché du mardi.

Émergeaient aussi quelques réclamations indépendantes des questions d’aménagement : la première concernait l’ouverture aléatoire du bureau de poste le matin, alors même qu’il est fermé les après-midis ; une autre portait sur la fermeture de la bibliothèque les mercredis et samedis matin.

Les conclusions des ateliers, seconde phase de la consultation, seront rendues lors d’une réunion publique le mercredi 6 décembre, toujours dans la salle Yves-Montand.
Mes infos | 27.10.2023
Une victoire de l’investissement local décernées à la ville de Manosque
Ce mardi 17 octobre, à l’occasion du congrès des maires du département, la délégation territoriale de la FRTP a récompensé le travail d’équipe mené par les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre en décernant 2 victoires de l’investissement local.

Marion Magnan, déléguée à l’environnement pour la Ville de Manosque, Guillaume Frapard, responsable du service Environnement pour Verdi Ingénierie Méditerranée (MOE), Catherine Pérès, chef d’Agence BS Voirie et Michel Brusque, dirigeant de Zig Zag Signalisation ont été récompensés pour leur travail d’équipe sur le projet d’aménagement d’une piste cyclable à Manosque.

Décarboner le secteur du BTP, c’est l’objectif que se sont fixés les professionnels de la filière. Pour y arriver quoi de mieux que de valoriser les bons élèves. Un principe qu’a décidé d’appliquer la Fédération régionale des travaux publics de Provence-Alpes-Côte d'Azur cette année en mettant à l’honneur, dans le cadre de la 5ème édition des Victoires de l’investissement local, les bonnes pratiques en matière de transition écologique.


Le maire de Saint-Maime, Stephen Parraud et le dirigeant d’URBELEC, Christophe Girati ont obtenu leur récompense des mains de Michel Garcia, le secrétaire Général de la FRTP PACA.

Le 1e projet primé a été celui mené par la commune de Saint-Maime (MOA/MOE). Toutes les ampoules à incandescence servant à l’éclairage public ont été remplacées par des ampoules LEDs. “ Nous avons choisi deux types de LEDs de puissances différentes. Les plus puissantes ont été réservées aux endroits les plus fréquentés afin d'éviter, entre autres, qu'un promeneur ne se retrouve que sous une trop faible lumière au sol et trébuche par exemple ”, explique Stéphane Parraud, le maire de la commune qui s’est appuyé sur l’expertise de l’entreprise Urbelec pour réaliser les travaux. Et les effets n’ont pas tardé à se faire sentir. La consommation électrique a été divisée par deux et par endroit par 10. Coût de l’opération ? 100€ en moyenne par points lumineux. A noter qu’en 2020, la commune avait également mis en place l’extinction de l’éclairage public une partie de la nuit.

Deux axes routiers bientôt équipés de pistes cyclables à Manosque
La seconde Victoire de l’investissement local est revenue au groupe composé de la commune de Manosque, maître d’ouvrage et du groupement de maîtrise d’œuvre Verdi Ingénierie épaulé par le groupe d’entreprises BS VOIRIE, ZIG ZAG Signalisation, CER, CHAPUS pour l’aménagement des pistes cyclables et des cheminements piétons de la cité de Giono.

Entre octobre 2022 et janvier 2023, la Ville de Manosque a réalisé une piste cyclable entre le rond-point de Monoprix et la gare SNCF. L’objectif est qu’à minima, ce nouvel équipement soit emprunté par une trentaine d’usagers par jour. “ En tablant sur un usage de 30 passages par jour sur la piste, qui est d’une longueur de 1,2 km, le nombre de tonnes de CO2 évité par an est évalué à 5,4 tonnes par jour ”, espère Marion Magnan, déléguée à l’environnement, à la propreté urbaine, aux mobilités douces, aux parcs et jardins et à la protection des animaux pour la ville de Manosque.

L’élue promet, en outre, que deux nouveaux axes routiers de la ville soient bientôt équipés, citant notamment l’avenue Jean Moulin et l’allée Alphonse Daudet. Le coût de l’opération s’élève à 634 000 €, 574 000 € de travaux et 60 000 € de maîtrise d’œuvre. Pour mener à bien son projet la commune a pu compter sur une subvention de 370 000 € obtenue auprès de l’Union Européenne via React-EU - Fonds Européen de Développement Régional.
New York Times | 10.09.2023
À la recherche d’espaces verts sympas, Paris se tourne vers la petite ceinture
La capitale française est en train de convertir l'ancienne voie ferrée en oasis semi-sauvages pour apporter de la fraicheur alors que le changement climatique entraîne des journées plus chaudes, même si la nature qui y a prospéré pourrait en payer le prix.

Les voies ferrées désaffectées autour de Paris, connu sous le nom de Petite Ceinture, sont transformées en zones de loisirs, mais les rails sont toujours là, juste au cas où. © Dmitry Kostyukov pour le The New York Times

En face d'un pâté de maisons denses d'immeubles de bureaux dans l'ouest de Paris, Bernard Sokler était entouré d'arbres, de mauvaises herbes et de grillons, alors qu'il s'occupait d'un buisson de fleurs sauvages violettes dans une bande de terre largement oubliée.

M. Sokler, 60 ans, et son équipe s'occupent de la verdure autour d'un ensemble de voies ferrées désaffectées qui entourent Paris, connue sous le nom de Petite Ceinture, que la ville s'efforce de revitaliser dans le but d'atténuer les effets du changement climatique. Avec des températures qui ont récemment atteint 35 degrés Celsius, le projet vise à offrir un peu de répit aux habitants de la ville, même s'il aura un coût pour la flore et la faune qui habitent désormais les pistes.
"Si vous voulez une véritable réserve naturelle, vous ne pouvez pas laisser entrer les humains", a déclaré Philippe Billot, qui supervise M. Sokler et d'autres jardiniers sur une partie de la Petite Ceinture dans le cadre de son travail pour Espaces, un groupe environnemental qui, entre autres, contribue à l'entretien des espaces verts en région parisienne. "Mais", a ajouté M. Billot, "Paris sera l'une des pires villes en termes de réchauffement climatique, nous devons donc ouvrir des lieux comme ceux-ci".

Paris n'a que la moitié de la couverture végétale de Berlin et de Madrid, et les banlieues denses qui entourent la capitale française rendent la campagne encore plus hors de portée. Le centre de Paris est généralement de deux à trois degrés Celsius (trois à cinq degrés Fahrenheit) plus chaud que sa banlieue, et cette différence peut atteindre 10 degrés lors de vagues de chaleur extrêmes, car les bâtiments retiennent l'excès de chaleur.


Jardiniers travaillant le long du chemin de la Petite Ceinture. Paris n'a que la moitié de la couverture végétale de Berlin et de Madrid. © Dmitry Kostyukov pour le The New York Times


Maisons artificielles pour abeilles et autres insectes le long des voies. Autrefois, la voie ferrée transportait les travailleurs vers les usines, amenait le bétail à l'abattoir et transportait des matières premières comme le sucre vers la ville. © Dmitry Kostyukov pour le The New York Times

Cela peut expliquer pourquoi, comme le révèle une étude du Lancet, Paris était la capitale européenne avec le plus grand nombre de décès excessifs lors des vagues de chaleur au cours des deux premières décennies de ce siècle.
"Il est difficile de quitter Paris en période de canicule, alors que des villes comme Bordeaux ou Marseille sont entourées d'une nature facilement accessible", explique Eric Larrey, ingénieur qui travaille dans une entreprise qui aide les villes françaises à s'adapter au changement climatique.

Longtemps fierté de Paris, la Petite Ceinture a ouvert ses portes à la fin du XIXe siècle, avant le métro de la ville. La ligne de train transportait les travailleurs vers les usines, amenait le bétail à l'abattoir et transportait des matières premières comme le sucre vers la ville, avant de tomber en désuétude à partir du milieu du XXe siècle.


Localisation de la Petite Ceinture. Source, Petite Ceinture Info

L’espoir est désormais que ce havre de verdure puisse offrir un répit crucial à une ville mal adaptée à la chaleur. Le projet, qui a débuté en 2006, devrait ouvrir 8 hectares supplémentaires au public au cours des trois prochaines années.
"Il y a toujours une petite brise ici", a déclaré M. Billot du groupe écologiste, faisant référence à une partie ombragée de la Petite Ceinture dont il apprécie le silence. "C'est magique."
La faune abonde le long de la voie ferrée, qui compte quelques mètres de verdure de chaque côté sur la majeure partie de ses 32 kilomètres de longueur. Lors d'une récente visite, une chauve-souris a survolé les voies ferrées d'un tunnel, des framboises ont taché le sol et un bébé merle a fait ses premiers pas hésitants, à quelques mètres de la Seine.

Pourtant, abattre les clôtures, dégager les chemins et ouvrir les espaces au public risque de nuire à la biodiversité même si c’est ce qui attire, sans aucun doute, ceux qui descendent sur la Petite Ceinture.

"Quand les gens commencent à marcher quelque part, une partie de la végétation meurt immédiatement", a déclaré l'ingénieur M. Larrey.

Déjà, avec environ un tiers des voies ouvertes, les animaux partent, a constaté M. Billot. "Je vois moins de colombes, moins de chardonnerets, moins de chauves-souris et de hérissons", a-t-il déclaré. Lorsqu'il a commencé à travailler sur la Petite Ceinture en 2009, sa partie de la voie ferrée ressemblait à une très jeune forêt, se souvient-il. Aujourd’hui, certaines parties ouvertes ressemblent davantage à des parcelles d’herbe traversées par des sentiers.
"J'appelle cela l'autoroute des joggeurs", a déclaré M. Billot à propos d'une partie des voies ferrées du sud-ouest de Paris, où les traces d'animaux sauvages étaient rares alors que les gens passaient devant ou promenaient leurs chiens.


Une partie de la Petite Ceinture fermée au public, mais utilisée par une organisation qui cultive des herbes pour le thé. Certains arbres le long de la ligne poussaient à partir de noyaux que les passagers jetaient depuis les trains. © Dmitry Kostyukov pour le The New York Times


La voie ferrée est tombée en désuétude au milieu du XXe siècle. Le projet de revitalisation devrait ouvrir 8 hectares supplémentaires au public au cours des trois prochaines années. © Dmitry Kostyukov pour le The New York Times

Mais certains tronçons dégagent encore une atmosphère de vestiges de l'ère industrielle dépassés par le temps et recouverts d'herbe et de fleurs poussant à l'ombre d'arbres centenaires.
"Les premiers arbres ont été plantés à la fin du XIXe siècle, lors de l'ouverture de la ligne de train, pour stabiliser le sol", a expliqué Bruno Bretelle, un technicien qui gère un site Internet populaire sur la Petite Ceinture.

D'autres arbres, notamment des cerisiers et des pruniers, poussaient à partir de noyaux que les passagers jetaient depuis les trains. Les autorités ont fermé les yeux tandis que les employés des chemins de fer cultivaient de petits jardins le long des voies ferrées pour rapporter de la nourriture supplémentaire à la maison, une pratique qui, comme le montrent les photos aériennes, était particulièrement répandue pendant les pénuries de la Seconde Guerre mondiale.

Dès la fin des années 1980, un habitant du quartier, Jean-Jacques Varin, qui se décrit comme un ancien mercenaire au Moyen-Orient, a consacré des décennies de sa vie à cultiver des arbres fruitiers et des herbes aromatiques sur une partie des voies du sud-est.

Il n’est actuellement pas prévu de transformer l’ensemble de la Petite Ceinture en un espace public continu comme la High Line à New York ou son inspiration, la Promenade Plantée de Paris, a déclaré Christophe Najdovski, responsable des espaces verts de Paris. Cela est principalement dû au fait que certains tunnels et ponts de la ligne, que la ville administre en collaboration avec le service ferroviaire national français, sont tellement endommagés que leur rénovation coûterait des millions d’euros. Il y a aussi des inquiétudes pour la faune.

Le service ferroviaire souhaite quant à lui que les trains puissent emprunter la ligne avec un préavis de 10 jours. Les responsables estiment qu'une telle perspective est peu probable, mais les traces demeurent, juste au cas où.


Lorsque Philippe Billot a commencé à travailler sur la Petite Ceinture en 2009, sa partie de la ligne ressemblait à une toute jeune forêt. © Dmitry Kostyukov pour le New York Times


La plus grande colonie de chauves-souris pipistrelles d’Europe vit dans un tunnel de la Petite Ceinture au sud-ouest. Les chauves-souris aident à contrôler les populations d'insectes comme le moustique tigre. © Dmitry Kostyukov pour le New York Times

M. Billot a déclaré craindre que de nouvelles ouvertures n’accélèrent le déclin de la faune. Certaines espèces sauvages sont jugées trop précieuses pour être perdues, notamment la plus grande colonie de chauves-souris pipistrelles d’Europe, qui vit dans un tunnel au sud-ouest. Assez petites pour tenir dans la paume d’une main, les chauves-souris aident à réguler les populations d’insectes comme le moustique tigre.

"Une année, nous avons dénombré 2 000 chauves-souris", a déclaré M. Billot en braquant la lampe de poche de son téléphone sur les minuscules interstices où vivent les chauves-souris, parmi les plaques d'acier du tunnel. "Maintenant, il ne reste plus que 700 chauves-souris – nous ne savons pas pourquoi."

M. Billot a déclaré qu'il était reconnaissant d'avoir plus de liberté dans son rôle actuel que lorsqu'il travaillait dans des parcs plus conventionnels, où la propreté était valorisée plutôt que de laisser la nature pousser librement.
Une partie particulièrement luxuriante de la Petite Ceinture traverse le sud de Paris, se faufilant sous le parc Montsouris, avec de longs tunnels dont les ouvertures sont entourées de murs de pierre recouverts de lierre.

M. Billot a parcouru le tronçon de voie ferrée à bord d'un vélorail, un chariot à pédales qui roule sur les rails, une lampe de poche à la main. Il a déclaré qu'il évitait d'utiliser des véhicules motorisés par respect pour l'écosystème fragile. Alors qu'il traversait l'ouverture sous le parc, des rayons de soleil se faufilaient à travers les feuilles et tombaient par plaques sur la voie ferrée.

"Pouvez-vous croire que je suis au travail ?" Il a demandé.


L'espoir est que ce havre de verdure autour de Paris apportera un répit décisif à une ville mal adaptée à la chaleur. © Dmitry Kostyukov pour le New York Times

Lien vers l’article en anglais
https://urlz.fr/nBo3
Le Courrier Picard | 31.08.2023
Doullens : Le quartier des Neuf-Moulins retrouve sa passerelle
Le quartier de logements sociaux sera reconnecté vendredi 1er septembre au centre-ville et à l'école. Juste avant la rentrée scolaire comme promis par la maire Christelle Hiver.
“ Ça m’a l’air de la belle ouvrage. ” “ Ils ont vraiment bien fait ça. ” “ Pour nous, ça change beaucoup de choses ; on prend la passerelle et on se retrouve tout de suite en ville ou à l’école. ” “ L’ancienne passerelle avait vraiment fait son temps. Mon fils s’y était blessé. 
Les habitués du quartier des Neuf-Moulins à Doullens ne cachaient pas leur satisfaction ce mercredi matin lors de la pose de la nouvelle passerelle au-dessus de la Gouche.
Un magnifique ouvrage réalisé et posé en trois morceaux par l’entreprise Bouffel TP à Doullens et dont la partie bois est signé par l’entreprise Patte à Occoches.
Il sera ouvert vendredi soir, juste avant la rentrée scolaire, comme s’y était engagé la maire, Christelle Hiver.


La passerelle a été posée en trois morceaux ce mercredi matin. On y circulera à l’horizontale en toute sécurité.

Du bois de Centrafrique
 L’ouvrage compte dix mètres cubes de bois, du Badi et de l’Iroko de Centrafrique et du pin lamellé-collé traité en classe 4 (résistant en extérieur, Ndlr). Le bois, que de la pièce droite, a été usiné en une journée dans notre centre assisté par ordinateur et assemblé en deux jours en août ” ? précise Jean-François Patte, le gérant de la SAS éponyme à Occoches.
Détails importants : les culées ont été réhaussées. Le nouveau pont ira en pente douce des Neuf-Moulins au boulevard Lord-Mildner ; finie donc cette pente dangereuse où plus d’un s’est causé des frayeurs. D’autre part, des fourreaux ont été prévus dans les culées afin de pouvoir glisser des tubes du futur réseau de chaleur, un projet qui avance également, et dont la réalisation déléguée à la FDE (Fédération Départementale d’Énergie) est toujours prévue à l’horizon 2024.
Pour mémoire, dans son inspection du 1er décembre 2021, le cabinet Verdi écrivait : “ Le platelage (plancher, Ndlr) présente un danger vis-à-vis de la sécurité des usagers malgré l’installation des caillebotis métalliques qui répartissent les charges. Les poutres secondaires longitudinales et les poutrelles transversales ont totalement ou partiellement disparue sous l’effet de la corrosion. ”

A SAVOIR
Octobre 2021
Une inspection des services du département recommande un contrôle détaillé.
Décembre 2021
Une inspection détaillée du cabinet Ginger préconise une fermeture immédiate de la passerelle, ce qui est aussitôt fait par arrêté municipal.
Avril 2022
Verti ingénierie Picardie est choisi comme maître d’œuvre.
Octobre 2022
Attribution du marché à Bouffel TP à Doullens.
Février 2023
Commande de la passerelle à l’entreprise Patte à Occoches.
Coût de l’opération
107 227 € financés à 50 % par le conseil départemental.
Construction 21 | 24.08.2023 | Eric Larrey
Vulnérabilité à la chaleur :
les Hauts-de-Seine,
un territoire contrasté
Il y a quelques jours, la presse titrait “Canicule : un Francilien sur deux vit dans un îlot de chaleur”, suite à une étude de l'Institut Paris Région. Les canicules successives, de plus en plus dures, de plus en plus précoces et désormais tardives, accentuent l’effet néfaste des îlots de chaleur urbains. Nous proposons ici un focus sur le département des Hauts-de-Seine.
VOIR PLUS    
Le Monde | 18.08.2023
Pourquoi Paris est particulièrement vulnérable face à la canicule
Paris est la capitale européenne la plus mortelle en cas de canicule. Une situation qui s'explique par le phénomène d'îlot de chaleur urbain et des logements peu adaptés aux fortes températures.
Il ne fait pas bon être parisien en temps de canicule. Même si le mois de juillet maussade a pu le faire oublier, la capitale française est particulièrement peu adaptée aux fortes chaleurs qui devraient toucher le pays à partir du vendredi 18 août.

Des excès de mortalité lors des pics de chaleur
En mars 2023 est parue une étude britannique dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, qui a analysé la mortalité en fonction de la température dans 854 villes européennes. Si Londres est la ville déplorant le plus de morts en cas de vague de froid, c’est la capitale française qui affiche le risque de mortalité le plus élevé lors des pics de chaleur.

Depuis la canicule de 2003, l’impact de la chaleur sur la mortalité n’est plus à prouver. Santé publique France estime que 33 000 personnes sont mortes à cause des fortes températures entre 2014 et 2022 en France. Plus spécifiquement, l’Ile-de-France a enregistré une surmortalité de 21 % entre le 11 et le 21 juillet 2022, période où les seuils d’alerte ont été dépassés.

L’étude du Lancet rejoint ce constat. Les scientifiques ont analysé les relevés météo, les statistiques démographiques, des relevés topographiques, socio-économiques et environnementaux des 854 villes concernées entre 2000 et 2019.

Ils ont repéré que, lorsque la température est supérieure à la normale, la mortalité est multipliée par 1,6 chez les plus de 85 ans. Selon les conclusions de l’étude, Paris est bien la capitale la plus mortelle en cas de fortes chaleurs, mais d’autres autres villes font pire : Bologne, Milan, Salamanque et Capri.

Un immense îlot de chaleur urbaine
Si les températures sont si élevées à Paris, c’est à cause de l’effet de l’îlot de chaleur urbain. Il se caractérise par “ une sorte de dôme d’air plus chaud ”, qui est la “ manifestation climatique la plus concrète de la présence et des activités de la ville ”, selon les travaux du géographe Olivier Cantat. Les températures diurnes et nocturnes y sont plus élevées que dans les zones rurales voisines. Cette différence est surtout nette la nuit. La morphologie de la ville y est pour beaucoup, que ce soit en matière de hauteur et de concentration des bâtiments, ou d’agencement face au soleil et au vent. Un quartier de petites rues pourra ainsi être plus frais dans la journée grâce à l’ombre des bâtiments. La nuit par contre, le vent circulera plus difficilement.

Par sa forte densité – 20 360 habitants au kilomètre carré en 2020, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) –, la ville de Paris constitue un immense îlot de chaleur qui se prolonge jusqu’à sa très proche banlieue. Les bâtiments, aussi hauts que nombreux, bloquent la circulation de l’air, les matériaux de construction stockent la chaleur, et le trafic automobile contribue aux températures élevées en été. Les systèmes de climatisation quant à eux, s’ils rafraîchissent l’intérieur, réchauffent l’air extérieur.

En règle générale, la température à Paris est en moyenne supérieure de 2 à 3 °C à celle des zones rurales voisines, selon l’Agence parisienne du climat. Mais, en période de canicule, l’écart se creuse : la différence de température peut atteindre 10 °C la nuit, comme ce fut le cas lors de la grande canicule de 2003 ou, plus récemment, en juin 2020.

Des décalages entre arrondissements minéraux et végétalisés
La présence d’eau et de végétation est un facteur crucial dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur. C’est ce qui explique des inégalités fortes entre plusieurs arrondissements de la ville. Ainsi, un secteur enclavé et très minéral comme le 2ᵉ arrondissement aura une expérience de la chaleur bien différente de celle du 12ᵉ, qui longe la Seine et englobe le bois de Vincennes.

Les cartes ci-dessous, réalisées par l’entreprise Verdi ingénierie, montrent les différences de confort thermique urbain (calculé en fonction de la densité urbaine, de la végétalisation et de la canopée) entre ces deux arrondissements pendant le même épisode de chaleur à l’été 2021.


Le 2ᵉ arrondissement de Paris pendant l’été 2021. Verdi ingénierie


Le 12ᵉ arrondissement de Paris pendant l’été 2021. Verdi ingénierie

Une forte proportion de bouilloires énergétiques
Le problème de la précarité énergétique est bien identifié en hiver. Ceux qui ont à la fois les plus faibles revenus et les habitations les plus mal isolées ne parviennent pas à se chauffer correctement. Mais la mauvaise qualité thermique des logements est aussi problématique en cas de fortes chaleurs.

“ En été, les passoires énergétiques se transforment en bouilloires ”, dénonce la Fondation Abbé Pierredans un rapport publié fin juin. Et la situation est particulièrement critique à Paris : la ville hérite d’un parc immobilier ancien, souvent peu adapté aux enjeux climatiques. Les logements « récents » (construits après 1975) représentent seulement 21 % du parc total, contre 42 % dans la région.

Selon les données de l’Insee, 567 000 résidences principales de la capitale présentaient en 2018 un diagnostic de performance énergétique classé E, F ou G. Cela représente plus de la moitié (54 %) du parc parisien de résidences principales, soit dix points de plus que dans le reste de la région (45 %) ou au niveau national (41 %). Et, dans les 10e et 18e arrondissements, près de deux tiers des logements sont mal isolés – été comme hiver.


La part de « passoires thermiques » est plus élevée dans le nord de Paris
Part de logements du parc privé dont le diagnostic de performance énergétique est classé E, F ou G en 2018, à Paris, par arrondissement. Source INSEE, Fidéli 2019

Des inquiétudes pour les années à venir
Le changement climatique va accroître, entre autres aléas, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur. Une étude sur la vulnérabilité de la capitale, publiée en janvier 2021, a réalisé des projections et estimé que, dans un scénario moyen, le nombre de jours de canicule (où la température moyenne en journée dépasse les 30 °C) dépasserait 34 par an sur la période 2071-2100, alors que, en 2010, on n’en dénombrait que 14.


Des canicules plus fréquentes et plus longues attendues à Paris
Modélisation du nombre de jours et de nuits dépassant le seuil caniculaire chaque année, selon le scénario de trajectoire "moyenne" des émissions de CO2. Source : Cabinet Ramboll, pour la Ville Paris

La municipalité a présenté au mois de juin un programme intitulé “ Paris s’adapte 2023 ”. L’ombre, la fraîcheur et l’accès à l’eau sont les points-clés de ce plan. En ce qui concerne la végétalisation, 25 000 arbres doivent être plantés, dont 800 dans les rues ; 29 cours d’écoles doivent être rénovées cette année, et prendre la forme d’oasis. De nouveaux îlots de fraîcheur ainsi que 5 000 rénovations thermiques de logements sont notamment prévues.

Mais la ville de Paris fait face à ses limites concernant les rénovations. Son statut de ville touristique et les enjeux de préservation du patrimoine architectural empêchent les habitants de certains immeubles d’installer des volets à leur fenêtre, ou de peindre leurs murs en blanc pour réfléchir la chaleur du soleil. Selon la Mairie de Paris, 30 % des opérations de rénovation énergétiques seraient bloquées ou annulées par la décision du corps des architectes des Bâtiments de France, qui dépend du ministère de la culture.

Lire la synthèse : Comment adapter Paris à des canicules qui vont parfois atteindre 50 °C
Sud-Ouest | 03.08.2023
Talence : le stade nautique Henri-Deschamps rouvre ses portes au public
Après plus de deux ans de travaux, le stade nautique Henri-Deschamps a rouvert ses portes au public ce jeudi 3 août. Seuls les bassins extérieurs sont accessibles pour le moment, il faudra attendre la première quinzaine de septembre pour la zone intérieure.

La piscine olympique du stade nautique Henri Deschamps lors de sa réouverture ce jeudi 3 août.

Qu’importe la pluie, pour les habitués, ce jeudi 3 août avait tout d’un jour de fête. Après plus de deux ans de travaux et 22 millions d’euros d’investissements, le stade nautique Henri-Deschamps de Talence a rouvert ses portes au public à partir de 13 h 30, seulement avec un accès aux bassins extérieurs pour l’instant. L’occasion pour les Talençais de retrouver l’eau et le plaisir de la natation, tout en profitant des nouvelles installations, à l’image de la piscine à vagues ou du pentaglisse (grand toboggan à cinq couloirs).


Le nouveau pentaglisse du stade nautique Henri Deschamps lors de sa réouverture.

Ça fait un bien fou ", s’exclame Marguerite, 83 ans, habituée du stade nautique depuis des décennies, pour qui nager autre part était compliqué. « Pendant deux ans, j’ai remplacé la natation par d’autres activités comme le vélo, mais là, c’est un soulagement que de retrouver l’eau. J’ai nagé 300 mètres, et ça va bien », se réjouit-elle en sortie de bassin.

Pour Patricia, le soulagement est le même. Retraitée, elle a aussi été écartée des bassins de manière générale par les deux ans de travaux :" Je n’aime que nager dehors et il n’y a pas d’autres bassins extérieurs dans le coin. Je me suis donc rabattue sur la randonnée. " Ravie de la réouverture, elle prévoit maintenant de retrouver son rythme de quatre venues par semaine : " Quand j’ai appris la réouverture aujourd’hui, je me suis précipitée pour acheter mes dix premières entrées, histoire d’être tranquille pour au moins deux semaines. "

À quelques mètres, Nelson et ses amis profitent des vacances scolaires : " On regardait les travaux avancer, l’extérieur est magnifique, on voulait venir dès que possible. Puis, on habite à côté, donc on reviendra souvent ", assure le jeune Talençais. Arrivés parmi les premiers, d’autres collégiens ont eu le temps de bien essayer les nouveautés : " On a tous fait la course au pentaglisse ", rigole Enzo, qui tient à garder secret le nom du vainqueur. Pour lui comme pour les autres, la pluie ne gâche pas la fête : " Le bassin extérieur est chauffé, il peut pleuvoir toute la journée, on s’en fiche ", s’amuse-t-il.


La nouvelle piscine à vague du stade nautique Henri-Deschamps lors de sa réouverture.

L’intérieur encore en travaux
Emmanuel Sallaberry, maire de Talence, qualifie cette journée d’ouverture de succès : " Les gens sont ravis d’être là et il y a déjà beaucoup de monde malgré le mauvais temps. " Pour ce qui est de l’intérieur, " il est encore en travaux et ouvrira durant la première quinzaine de septembre ". Il faudra alors attendre encore un mois pour profiter des bassins couverts de nage et d’apprentissage ainsi que de l’espace sauna et hammam.

Pratique
Au niveau des prix, l’entrée à tarif plein coûte 4 euros pour les Talençais et 8 pour les non-Talençais. N’importe qui peut toutefois bénéficier sur place d’une remise de 50 % jusqu’à dimanche. Il sera aussi possible, à partir du 7 août, de réserver des créneaux via le site Internet stadenautique.talence.fr. Jusqu’au 3 septembre, la piscine ouvrira du mardi au vendredi de 13 h 30 à 20 heures ainsi que les samedis et dimanches de 13 h 30 à 19 heures.